À quelques jours des fêtes de fin d’année, les habitants d’Abomey-Calavi sont partagés entre morosité économique et cherté des denrées alimentaires. Piment, oignon, huile et même les jouets, tout est cher. Cette hausse complique les préparatifs pour de nombreuses familles. Malgré les difficultés, entre découragement, incertitude et débrouillardise, ils redoublent d’ingéniosité pour préserver la magie des fêtes dans une ville riche en diversité culturelle.
Habituellement animées à l’approche des fêtes de fin d’année, les rues d’Abomey-Calavi affichent encore, cette année un visage plus sobre. La flambée des prix des denrées alimentaires telles que le riz, l’huile, le poulet et bien d’autres rend les préparatifs plus difficiles pour de nombreuses familles. Cette situation suscite des inquiétudes quant à l’ambiance qui régnera pendant les fêtes.
Pour dame Jeanne, les choses s’annoncent compliquées. Et pour cause, explique cette mère de trois enfants rencontrée sur le marché de Togba , « Avant, avec 5 000 francs, on pouvait préparer un bon repas pour toute la famille. Aujourd’hui, c’est à peine suffisant pour acheter quelques ingrédients. »
Par ailleurs, les jouets et les vêtements, symboles incontournables de Noël pour les enfants, ne sont pas épargnés par cette flambée des prix. Dans les boutiques du centre-ville, les vendeurs constatent une baisse des achats. « Les clients viennent, demandent les prix, mais repartent les mains vides. Ils disent que c’est trop cher », affirme Damien, commerçant de jouets à Calavi Kpota.
Pour d’autres, la flambée des prix de certains produits alimentaires est l’occasion de réfléchir à l’essentiel. « Cette année, nous allons célébrer avec ce que nous avons, sans nous mettre la pression. L’important, c’est la santé et l’amour que nous partageons », conclut Tayo, une habitante originaire de Bantè vivant à Abomey-Calavi depuis dix ans.
Bien que n’ayant pas les moyens de célébrer les fêtes comme à leur habitude, les habitants gardent tout de même espoir. Pour eux, quel que soit le prix du mouton, la fête aura lieu. Dans l’attente que les choses s’améliorent, ils attendent que les autorités agissent en leur faveur. Prendre des mesures concrètes pour alléger le fardeau des citoyens serait salutaire.
Faboladji ABEREKERE