Alors que le gouvernement béninois mise sur la communication digitale pour accroître sa visibilité, une récente étude remet en question l’efficacité de cette stratégie. Intitulée « La communication digitale comme outil de propagande pour le gouvernement béninois : avantages et limites d’une stratégie numérique », elle explore les enjeux de cette transition vers le numérique.


Au Bénin, la présidence de la République multiplie ses actions sur diverses plateformes digitales, mettant en avant des initiatives comme Azɔli ou encore le Mois du Consommons Local. Cependant, cette transition soulève une question essentielle : cette stratégie permet-elle réellement de toucher toute la population béninoise ?


Un groupe de chercheurs, composé notamment de Victor Odun Kalu, Gbétohou G. Wenceslas Mahoussi, Eugène Allossoukpo, Karl Martial Nassi, Harold M. Hounhouigan et Jean Euloge Gbaguidi, s’est penché sur cette problématique. Leur étude analyse la stratégie de communication digitale du gouvernement et évalue son impact réel sur les populations.


Les chercheurs ont choisi deux initiatives phares, Azɔli et le Mois du Consommons Local, pour mesurer leurs effets auprès d’un échantillon de la population. Ils se sont appuyés sur la théorie de la caisse de résonance afin de comprendre comment les messages gouvernementaux sont perçus et relayés.


Les résultats de cette étude, publiée récemment en anglais dans la revue Djiboul, révèlent de nombreuses limites. Selon l’étude, dans un contexte où environ 65 % de la population est analphabète et où le Bénin se classe 191ᵉ dans l’indice de développement des TIC, les campagnes numériques atteignent difficilement les zones rurales et les populations défavorisées.


Certes, d’un côté, les plateformes digitales permettent une communication rapide, ciblée et interactive. Par exemple, les campagnes sur des sujets comme l’emploi et la jeunesse suscitent un intérêt particulier. De plus, ces initiatives renforcent l’image du gouvernement auprès de la diaspora, ce qui constitue un atout non négligeable.


Cependant, des obstacles majeurs montrent les limites de cette stratégie. Il s’agit, entre autres, d’un accès limité à Internet, en particulier dans les zones reculées ; du manque de maîtrise des outils numériques par une grande partie de la population ; et d’un taux élevé d’analphabétisme, qui réduit la compréhension des messages.

D’après cette étude scientifique, malgré leur potentiel, des campagnes comme le Mois du Consommons Local peinent à avoir un impact significatif sur l’ensemble de la population.


Faboladji ABEREKERE

By Jupiter

Solverwp- WordPress Theme and Plugin