L’usage des sachets plastiques est formellement interdit au Bénin depuis 2017 à travers la LOI N » 2017-39 DU 26 DECEMBRE 2OI7. Mais malheureusement cette pratique semble toujours être ancrée dans le quotidien des béninois. L’interdiction semble être jetée aux oubliettes et les objectifs poursuivis par la loi sont loin d’être atteints.

Après l’adoption et la mise en application de la LOI N » 2017-39 DU 26 DECEMBRE 2OI7 portant interdiction de la production, de l’importation, de l‘exportation, de la commercialisation, de la détention, de la distribution et de l’utilisation de sachets en plastique non biodégradables en République du Bénin en 2017, un séreux a été observé dans le rang des citoyens quant à l’usage des sachets plastiques. Les habitudes et les comportements ont changé. Et pour cause il y avait un contrôle, des mesures strictes ont été prises. La fermeté était de mise au niveau des autorités compétentes, la prise de responsabilité était palpable dans le rang des citoyens. Ceux qui en commercialisaient avaient peur de l’exposer car des sanctions étaient annoncées pour les contrevenants.

Mais cela n’a duré qu’un moment. Quelques temps après les citoyens ont repris avec leurs anciennes habitudes. En 2023, 2.150 Kg de déchets plastiques ont été ramassés en une heure de temps selon une estimation faite par la Société de gestion des déchets et de la salubrité, à l’issue de la campagne de sensibilisation et de salubrité initiée par les Nations Unies dans le quartier Zongo à Cotonou. Aujourd’hui, il suffit de faire un tour dans les rues ou chez les bonnes dames et le constant est accablant. Il est donc clair, que l’interdiction de l’usage des sachets plastiques non biodégradables est mise de côté. Plus personne ne s’en soucie. Les dangers et risques afférents ayant surtout conduit à l’adoption de la loi semblent tout de même ignorés.

 Et pourtant, les articles 4 et 5 de loi de 2017 stipulent «   Sont interdites en République du Bénin, les opérations de production, d’importation, d’exportation, de commercialisation, de distribution, de détention el d’utilisation des sachets non biodégradables

Sont également interdits : le déversement, le jet des sachets en plastique dans les rues, les voies publiques, les abords des habitations et autres lieux publics, en milieu urbain et rural, dans les infrastructures des réseaux d’assainissement, dans les cours et plans d’eau, la mer et leurs abords, par-dessus bord des véhicules ». A l’article 14, il est prévu que « Toute personne physique ou morale qui produit, importe ou exporte les sachets en plastique en contravention aux dispositions de l’article 4 est punie d’une amende de cinq millions (5 000 000) à cinquante millions (50 000 000) de francs CFA, sans préjudice des peines complémentaires de retrait d’agrément ou d’autorisation, du gel et de la confiscation des avoirs, de fermeture provisoire ou définitive qui peuvent être prononcées ».

La santé et l’environnement en jeu, le développement aussi

Les risques et dangers liés à l’usage des sachets plastiques sont aussi grands et nombreux. D’abord, leur production entraine une émission significative de gaz à effet de serre et consomme des ressources fossiles non renouvelables. Selon un rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) paru en 2021, « les déchets plastiques compromettent la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), notamment l’ODD1 sur l’élimination de la pauvreté, l’ODD2 sur la faim zéro, l’ODD14 sur la protection des écosystèmes marins et l’ODD16 sur l’accès à la justice pour tous et la mise en place d’institutions efficaces, responsables et inclusives à tous les niveaux». 

D’après la Fédération des organisations non gouvernementales du Sénégal, les déchets plastiques provoquent la stagnation des eaux qui favorisent, à leur tour, la multiplication des moustiques. « Conséquence ? Ils contribuent donc indirectement à répandre le paludisme qui constitue un véritable fléau chez les populations. Les sachets plastiques jetés un peu partout polluent l’environnement. Forts de leur longévité, les sachets plastiques s’accumulent dans le sol pour former des couches successives. L’utilisation des sachets plastiques est responsable de la pollution physique de l’environnement, de l’effet de bouchage des canaux de conduite et d’évacuation des eaux et des déchets liquides divers. Leur mauvaise gestion provoque ainsi des inondations. D’après des études, les sachets plastiques usagés enfouis sous le sable, empêchent l’eau de s’infiltrer pour atteindre les nappes phréatiques. Ce qui entraîne l’assèchement des puits et forages ».

« Les fuites de pollution plastique dans les écosystèmes aquatiques ont fortement augmenté ces dernières années et devraient plus que doubler d’ici à 2030, avec des conséquences désastreuses pour la santé humaine, l’économie mondiale, la biodiversité et le climat » souligne le rapport From pollution to solution publié par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).  

Que faire ? Plusieurs pistes de solutions sont envisageables pour mettre fin à l’usage des sachets plastiques au Bénin. Elles sont de deux ordres. Le premier ordre concerne les autorités et les organisations. Il est impérieux et nécessaire de multiplier les actions de sensibilisation. En ce qui concerne les autorités, elles doivent maintenant passer à la phase répressive. Promouvoir et mettre sur le marché et ce en quantité suffisante, les sachets ou sacs biodégradables.

Pour ce qui est des citoyens, il serait intéressant de commencer par éviter d’acheter dans les sachets plastiques. Préférez les sacs réutilisables ou encore biodégradables aux sachets ou sacs à usage unique. Privilégiez les emballages recyclables et dites non aux emballages plastiques. Privilégiez également les papiers et les feuilles dans certaines conditions.

Fiacre Awadji

By Jupiter

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