A l’instar des autres secteurs, celui de la politique a aussi connu des réformes et par ricochet des changements. Une nouvelle dynamique a été insufflée à ce secteur sous la gouvernance Talon. Bien que n’ayant pas fait l’unanimité, certaines de ces réformes ont participé à réorganiser et restructurer le paysage politique du Bénin.


L’une des avancées majeures est la réforme du système partisan. En 2016, le Bénin comptait plus de 200 partis politiques. Aujourd’hui, il n’en compte qu’une vingtaine. Cette refonte du système partisan devrait permettre de disposer désormais des partis politiques plus solides et surtout plus représentatifs. Et pour cause, l’article 16 de la LOI N’2018 -23 DU I7 SEPTEMBRE 2OI8 portant charte des partis politiques en République du Bénin stipule que le « nombre des membres fondateurs d’un parti politique ne doit pas être inférieur à quinze (15) par commune ».


Dans la foulée, la loi fondamentale du Bénin, la Constitution de 90 et le code électoral ont été modifiés avec à la clé des innovations et apports inédits. On note notamment l’équité et une meilleure représentativité des femmes dans les instances de prise de décision. En témoigne l’article 26 de la constitution de 2019 qui dit que « L’Etat assure à tous, l’égalité devant la loi, sans distinction d’origine, de race, de sexe, de religion, d’opinion politique ou de position sociale. L’homme et la femme sont égaux en droit. Toutefois, la loi peut fixer des dispositions spéciales d’amélioration de la représentation du peuple par les femmes. L’Etat protège la famille, particulièrement la mère et l’enfant.  Il porte assistance aux personnes porteuses de handicap ainsi qu’aux personnes âgées. »

Mieux, le nombre de siège à l’Assemblée est passé à 109 avec 24 sièges exclusivement réservés aux femmes après la révision du code électoral. Selon l’article 145 du code, « Les partis politiques, désireux de prendre part aux élections législatives, présentent des listes de candidats dans toutes les circonscriptions électorales. Chaque liste comprend un nombre de candidats égal à celui des sièges à pourvoir dont une femme et sa suppléante spécialement présentées au titre des sièges réservés. Ainsi, 24 femmes et leurs suppléantes seront donc obligatoirement retenues sur les listes électorales, en dehors des 85 sièges à pouvoir en hommes et femmes, soit une femme et sa suppléante par circonscription électorale ». Cette réforme a permis d’avoir 28 femmes à l’hémicycle pour le compte de la 9e législature, soit un taux de représentativité de 25,69%, une première depuis 1990. La modification de la constitution a aussi donné lieu à d’autres innovations telles que la création du poste du vice-président et l’organisation des élections générales à partir de 2026.


En conclusion, les 9 ans de Patrice Talon à la tête de la Nation ont été marqués par des avancées majeures et remarquables. Toutefois, des défis restent à relever dans plusieurs secteurs notamment ceux de l’éducation, la politique où l’état de la démocratie ne cesse de faire objet de débat. Tout récemment, des rapports des institutions internationales ont évoqué un recul démocratique du Bénin. D’aucuns évoquent le système de parrainage introduit dans le code électoral qui d’après maintes personnes excluent les gens pour les élections à venir, qui n’ouvre donc pas le jeu pour des compétitions saines. Pour ce qui est de l’éducation, la réalisation des infrastructures et le recrutement tant annoncé laissent encore à désirer. Bien que des efforts sont en train d’être faits, le social, la lutte contre le terrorisme et bien d’autres, d’importants défis restent encore à relever.

Fiacre Awadji

By Jupiter

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