Le panégyrique est un poème laudatif servant à honorer ou faire l’éloge de quelqu’un. Il est propre à chaque clan. On parle alors de panégyrique clanique. Le panégyrique clanique peut être comparé aux litanies des saints. Quel sens a t’il et qu’elle est sa portée en Afrique noire ? Lisez plutôt les explications de Aimée Gbahangnanssi, chef de collectivité.
Le panégyrique a un grand pouvoir. Ce dernier est détenu par celui qui en maîtrise la signification et surtout le récit. C’est une arme assez puissante qui peut être utilisée dans plusieurs contextes. « Le panégyrique clanique quand il est récité émeut celui à qui il est adressé, c’est naturel. L’intéressé a la chair de poule. » affirme Dah Gbahangnanssi à l’entame. » Dans les couples, quand surviennent les disputes, la femme peut utiliser le panégyrique de son mari comme une arme pour l’apaiser. » poursuit il.
Le panégyrique clanique serait donc un chant révélateur capable de calmer une personne même dans des colères noires. » Quand on me le chante, je me sens fier » s’exclame Islas Aditin. Si il est vrai que lorsqu’il est déclamé, l’on ressent une certaine fierté, des émotions fortes, que l’on retrouve des traits de caractères , il faudrait l’intégrer au patrimoine culturel et lui réserver une place de choix. » Il se peut qu’un panégyrique clanique appartienne à plusieurs clans ou collectivités . » notifie Aimé Gbahangnanssi, dah ( chef collectivité) des Gbahangnanssi sis à Zè. « La majorité des ahantún dakpanù dont je fais partie ont leurs origines à Savalou précisément à Dakpa. Certes, il y a en un peu partout au Bénin. »
Anselme Houetchenou le confirme « Je suis ahantún dakpanù mais je suis d’athiémé ».Les ahantún dakpanù peuvent être des Gbahangnanssi, des Houetchenou, des Aditin et autres. Ils auraient peut-être un même ancêtre et les noms des ascendants se seraient transformés en patronymes au fil des générations. Cependant , que vous soyez Djètor , Ayato, Ahovi, Baja ou Gbéto, le panégyrique clanique cite les hauts faits d’un clan ,rassemble et représente une identité.
Huguette Hontongnon
