Elles sont nombreuses ces méthodes contraceptives utiles pour ne pas contracter une grossesse Toutefois, elles sont très peu pratiquées faute de connaissances à leur sujet. Sceptiques, les gens doutent de leur efficacité et les désapprouvent. Eunice Agbato , sage femme d’État clarifie le concept dans cet entretien.
QJ: Qu’appelle t’on méthodes contraceptives et comment agissent t’elles?
SF: On appelle méthodes contraceptives l’ensemble des moyens utilisés pour empêcher une grossesse non désirée. Ces méthodes agissent de différentes manières :
- En empêchant la rencontre entre un ovule et un spermatozoïde (par exemple, les préservatifs, le diaphragme).
- En empêchant l’ovulation (la libération d’un ovule par l’ovaire), comme la pilule contraceptive combinée.
-En empêchant la nidation (l’implantation de l’œuf fécondé dans l’utérus), comme le stérilet au cuivre (dans une certaine mesure) ou la contraception d’urgence. - En rendant l’environnement utérin hostile aux spermatozoïdes ou à l’implantation (par exemple, certaines pilules progestatives, le stérilet hormonal).
- Par des méthodes chirurgicales définitives (stérilisation masculine ou féminine).
- QJ: Quelles sont les types de méthodes contraceptives qui existent
SF: Il existe une grande variété de méthodes contraceptives, que l’on peut généralement classer en plusieurs catégories :
-Méthodes barrières : Elles empêchent physiquement les spermatozoïdes d’atteindre l’ovule.
. Préservatif masculin (externe)
. Préservatif féminin (interne)
.Diaphragme
. Cape cervicale
.Éponge contraceptive
-Méthodes hormonales : Elles utilisent des hormones (œstrogènes et/ou progestatifs) pour réguler le cycle menstruel et empêcher l’ovulation, la fécondation ou l’implantation.
. Pilule contraceptive combinée (œstroprogestative)
.Pilule progestative seule
.Patch contraceptif
.Anneau vaginal
.Injection contraceptive
.Implant contraceptif
.Dispositifs intra-utérins (DIU) ou stérilets : Ils sont insérés dans l’utérus par un professionnel de santé.
. DIU au cuivre (non hormonal) : Il crée un environnement toxique pour les spermatozoïdes.
.DIU hormonal (au lévonorgestrel) : Il libère une faible dose de progestatif qui épaissit la glaire cervicale et amincit la muqueuse utérine.
-Méthodes naturelles (ou méthodes basées sur la connaissance de la fertilité) : Elles impliquent de suivre les signes de fertilité de la femme pour éviter les rapports sexuels pendant les périodes fertiles. Elles nécessitent une grande discipline et une bonne compréhension du cycle menstruel.
_Méthode des températures
. Méthode de la glaire cervicale (méthode Billings)
. Méthode du calendrier (méthode Ogino-Knaus)
.Méthode symptothermique (combinaison de plusieurs signes)
.Contraception d’urgence (ou « pilule du lendemain ») : Utilisée après un rapport sexuel non protégé ou en cas d’échec d’une autre méthode contraceptive.
. Pilules contenant du lévonorgestrel
. Pilule contenant de l’ulipristal acétate
. Pose d’un DIU au cuivre (jusqu’à 5 jours après le rapport)
-Méthodes chirurgicales (stérilisation) : Méthodes permanentes visant à rendre une personne infertile.
. Ligature des trompes (chez la femme)
. Vasectomie (chez l’homme)
QJ : Beaucoup de jeunes filles mal informées s’abstiennent d’utiliser les méthodes contraceptives à cause des effets indésirables ? Pouvez vous nous en citer quelques unes?
SF :Les effets indésirables potentiels varient considérablement en fonction du type de méthode contraceptive utilisée et de la personne.
Voici quelques exemples d’effets indésirables possibles :
- Méthodes barrières : Généralement peu d’effets secondaires systémiques. Le principal risque est une réaction allergique au latex (pour certains préservatifs) ou aux spermicides (rare). -Méthodes hormonales : Les effets secondaires peuvent varier en fonction de la formulation et de la sensibilité individuelle. Ils peuvent inclure :
.Nausées, maux de tête, sensibilité des seins
. Prise ou perte de poids
. Sauts d »humeur, anxiété, dépression
. Troubles de la libido
. Spotting (petits saignements entre les règles)
. Caillots sanguins (risque rare mais plus élevé avec certaines pilules combinées)
.Augmentation de la tension artérielle (rare)
.DIU (stérilets) :
. DIU au cuivre : Règles plus abondantes et douloureuses, crampes menstruelles. Risque faible d’infection pelvienne lors de l’insertion.
. DIU hormonal : Saignements irréguliers ou spotting au début, règles moins abondantes voire absentes, maux de tête, acné, sensibilité des seins. Risque faible d’expulsion du DIU ou de perforation utérine lors de l’insertion. -Méthodes naturelles : Aucun effet secondaire physique direct, mais un risque élevé de grossesse non désirée si elles ne sont pas utilisées correctement. - Contraception d’urgence : Peut provoquer des nausées, des vomissements, des douleurs abdominales, des maux de tête, une fatigue ou des saignements irréguliers. Ces effets sont généralement temporaires. -Méthodes chirurgicales (stérilisation) :
.Ligature des trompes : Risques liés à la chirurgie (infection, saignement). Dans de rares cas, une grossesse extra-utérine peut survenir.
. Vasectomie : Douleur et gonflement au niveau des testicules après l’intervention. Risque faible d’infection ou d’hématome.
QJ: Au vu des effets secondaires des méthodes contraceptives , pouvons nous dire que cela est un mal nécessaire ?
SF : Dire qu’une méthode contraceptive soit un mal nécessaire n’est pas adéquat. Mais il est crucial de consulter un médecin ou un professionnel de santé pour discuter de ses besoins individuels, de son état de santé et des différentes options contraceptives afin de choisir la méthode la plus appropriée et d’être informé des potentiels effets indésirables spécifiques à cette méthode.
Les effets secondaires ne sont pas une raison pour désapprouver les méthodes contraceptives. Elles sont efficaces pour éviter les grossesses indesirées et quelques infections sexuellement transmissibles. Discuter avec un professionnel de santé afin de trouver le contraceptif adapté à soi et s’informer des effets secondaires potentiels est un choix judicieux !
Huguette Hontongnon
