Le cadre de concertation des forces politiques de l’opposition est monté au créneau après la dernière sortie médiatique de l’honorable Orden Alladatin. Réunie au siège du parti Les Démocrates à Cotonou, l’opposition a livré sa réplique, ce mardi 22 avril 2025, aux propos tenus par Orden Alladatin lors de sa conférence de presse du 8 avril 2025. Très critique envers le nouveau Code électoral et la vision défendue par le député, l’opposition met en garde contre une dérive dangereuse.

Représentée par, Jean-Luc Dossou Dossa, Eugène Azatassou, Expérience Tèbé et Élisabeth Lahami, l’opposition a répondu sèchement à Orden Alladatin. En effet, le 8 avril 2025, Orden Alladatin tenait une conférence de presse pour défendre les réformes politiques engagées sous la « rupture », notamment la réforme du système partisan et l’actuel Code électoral. Il affirmait que ces réformes étaient voulues par l’ensemble de la classe politique, vidéo à l’appui. Sur ce point, l’opposition n’est pas dans le déni. Cela est vrai, reconnaît Dossou Dossa porte voix de cette coordination. «Cependant, personne dans l’élément composé par lui n’a estimé qu’il faut l’accaparement par une minorité de tous les secteurs vitaux de l’économie nationale et de toutes les institutions de la République. »

Jean-Luc Dossou Dossa poursuit en affirmant que « les débats qui ont précédé la création des deux partis siamois, les aller-retour vers le chef de l’État à l’époque, montrent bien que le bloc présidentiel avait déjà en tête l’idée de restreindre le jeu politique. » Une volonté qu’il associe à la naissance d’un système verrouillé, une Assemblée nationale monocolore, des opposants poussés à l’exil, emprisonnés, voire tués. « Voilà ce que tente de justifier le député Orden Alladatin », déplore la coordination du cadre de concertation des forces politiques de l’opposition.

Plus encore, le porte-parole Dossou Dossa reproche au député une remise en cause implicite de la Conférence nationale de 1990. « Il essaie de nous brandir la géopolitique sans jamais définir clairement sa position. Il prétend que le modèle issu de la Conférence nationale ne marche pas. Non, monsieur Alladatin. Ce modèle fonctionne, il a juste besoin d’être approfondi dans le respect de son essence. Le consensus. »

Le Code électoral sous le feu des critiques

Mais le cœur de la conférence, c’est bien la loi électorale. L’opposition ne décolère pas depuis l’adoption, en mars 2024, du nouveau Code. « Une loi ne doit pas rendre la vie difficile. Elle est censée permettre un mieux-être collectif. Si elle est source de tension et de crise, c’est qu’elle a été mal pensée », martèle-t-elle.

Elle rappelle que ce texte a été critiqué non seulement par l’opposition, mais aussi par les confessions religieuses, le clergé catholique et la société civile. Pourtant, plutôt que de reconnaître les failles, Orden Alladatin « s’obstine à défendre ce qui n’est ni juste ni applicable ».

L’un des points les plus sensibles concerne la compilation des résultats. « Alladatin explique que l’article 93 du Code n’a pas été modifié. C’est vrai, mais c’est ce qu’on appelle un péché par omission. » Car désormais, c’est à partir des résultats compilés au niveau des arrondissements que la CENA détermine les premières tendances, sans copie remise aux partis politiques présents. « Les chiffres changent, les erreurs se glissent. Et on veut nous empêcher d’y voir clair ? », s’indigne la coordination. « C’est une programmation du vol des élections. »

L’autre inquiétude majeure est relative à la liste électorale. « Elle est figée depuis 2025. Cela veut dire que les jeunes qui atteindront 18 ans d’ici les élections de 2026 ne pourront pas voter. Cela doit être corrigé».

Sur le parrainage, l’opposition revient aussi à la charge. « Alladatin ne dit pas que, lorsqu’ils ont fait le choix du parrainage des élus, la mouvance détenait les 83 sièges à l’Assemblée. Où même les maires ne sont plus élus, mais nommés. Est-ce que ce n’est pas de l’escroquerie politique ? » Pour l’opposition, le parrainage doit être élargi à tous les conseillers municipaux et communaux, et surtout rester libre. « Nous appelons à la relecture du code électoral pour garantir la paix, le vivre ensemble car le Bénin est au déçu de nous tous et nous devons le préserver », rappelle La coordination du cadre de concertation des forces politiques de l’opposition.

N. Faboladji Abèrèkéré

By Jupiter

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