Le Bénin vient d’opérer un tournant majeur dans sa stratégie de lutte contre le changement climatique. En marge des Assemblées de printemps du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), le pays a signé un Mémorandum-Cadre de Collaboration et de Coopération inédit avec plusieurs institutions financières internationales. Cet accord historique vise à stimuler les investissements, renforcer la résilience climatique et intégrer durablement l’action climatique à la politique économique nationale.
Le document réunit des partenaires de premier plan tels que le Groupe de la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD), la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB) et le Fonds OPEC. Ensemble, ils s’engagent à appuyer le Bénin dans la mise en œuvre de politiques climatiques ambitieuses, en lien avec ses Contributions Déterminées au niveau National (CDN) et ses Objectifs de Développement Durable (ODD).
Ce nouveau cadre vient consolider les réformes engagées dans le sillage du programme de Résilience et de Durabilité conclu avec le FMI en décembre 2023. Il constitue également un prolongement de la Table ronde sur le financement climatique tenue à Cotonou en juillet 2024, et des engagements réaffirmés lors de la COP29 à Bakou.

Parmi les premiers engagements financiers concrets, le Fonds OPEC a annoncé une contribution de 30 millions d’euros, tandis que l’Union européenne prévoit d’allouer 28 millions d’euros en 2025. D’autres financements sont attendus au cours des prochaines années, signe d’une mobilisation internationale croissante.
Le Mémorandum-Cadre repose sur trois axes prioritaires : le renforcement des capacités institutionnelles, l’alignement des instruments financiers avec les objectifs climatiques à long terme, et l’amélioration de la transparence et de la redevabilité dans la gestion des fonds climatiques. Il prévoit également l’utilisation de mécanismes innovants tels que les obligations vertes, les financements mixtes et les dispositifs prévus par l’article 6 de l’Accord de Paris.
La cérémonie de signature a rassemblé des représentants de haut niveau du gouvernement béninois, des institutions partenaires et du secteur privé. Elle marque le lancement d’une nouvelle phase de la Plateforme de Financement Climatique du Bénin, qui inclura des instruments de monétisation du carbone, des crédits renforcés et des solutions financières innovantes pour appuyer les projets d’atténuation et d’adaptation aux effets du climat.
Avec cet accord structurant, le Bénin entend affirmer son leadership en matière de finance climatique en Afrique de l’Ouest et accélérer la mise en œuvre d’une croissance verte, durable et inclusive.
Aoulath OSSENI