Le rapport Londa 2024 est déjà disponible. Il s’agit du rapport sur les droits numériques et l’inclusion en Afrique. Lancé le mercredi 30 avril 2025 à Lusaka en Zambie à l’occasion du Digital Rights and Inclusion Forum 2025, il contient 27 rapports nationaux africains rédigés par des chercheurs africains spécialisés dans les droits numériques. Ces différents rapports présentent le niveau de conformité des pays africains à leurs obligations en matière de droits humains tout en démontrant que certains pays ont régressé en matière de promotion de l’accès à internet, tandis que d’autres sont encore à la peine.

Selon le rapport qui porte sur le Bénin, des avancées notables ont été enregistrées mais d’importants défis restent encore à relever. Le rapport souligne que comparativement au rapport Londa de 2023, les violations les plus alarmantes contre les journalistes dans le secteur des droits numériques au Bénin ont été moins nombreuses. « Cependant, le gouvernement a continué de recourir à des menaces de diffamation civile pour restreindre la liberté d’expression. La législation reste répressive et restreinte. Par exemple, les journalistes continuent d’être régulièrement victimes de violations des droits numériques » déplore le rapport.


Saluant l’adoption du code du numérique qui constitue un grand progrès de la part du Bénin, le rapport suggère que le Bénin reconsidère sa position et modifie les dispositions du Code du numérique qui restreignent inutilement la liberté d’expression et les droits numériques.

D’après le rapport, meme si le numérique continue d’être perçu comme une opportunité de production et de partage de connaissances, tout en stimulant l’émergence de nouvelles interactions sociales au Bénin, des efforts supplémentaires doivent être déployés pour atteindre un meilleur niveau de maturité numérique. Ainsi, quelques recommandations ont été faites à l’endroit du gouvernement pour une meilleure progression.


Le gouvernement devrait :

  • Adopter une politique nationale visant à améliorer l’accès aux technologies numériques ;
  • Demander aux entreprises de médias sociaux de divulguer davantage d’informations sur leur fonctionnement et sur la manière dont elles amplifient, restreignent et suppriment les contenus sur leurs systèmes ;
  • Inscrire les normes relatives aux droits humains dans toutes les lois pertinentes ;
  • Réviser le Code du numérique afin de garantir la promotion des droits numériques ; • Impliquer toutes les parties prenantes dans un programme national de formation et de sensibilisation des citoyens à l’utilisation d’Internet et des services numériques fournis par le gouvernement, afin de promouvoir une bonne utilisation d’Internet.
  • Divulguer proactivement les informations sur le FSU et toute autre information sur les sites web gouvernementaux.
    Le secteur privé devrait :
  • Renforcer ses engagements en matière de gouvernance de la vie privée ;
  • S’engager à résister aux demandes de coupures ;
  • Mettre en œuvre une gouvernance solide des droits humains ;
    Les organisations de la société civile devraient :
  • Réaliser des enquêtes périodiques sur l’utilisation d’Internet au Bénin, afin de plaider en faveur d’une amélioration de l’utilisation et de la qualité d’Internet dans le pays ;
  • Sensibiliser aux droits numériques et plaider en faveur de politiques et de lois qui les favorisent ;
  • Plaider pour la protection des droits numériques au Bénin ;
    Les médias devraient :
  • Intégrer pleinement les principes des droits humains dans leurs programmes, en veillant à la vérification des faits et en sensibilisant aux meilleures pratiques en ligne ;
  • Favoriser un espace d’information résilient grâce à une éducation civique plus large.

La Rédaction

By Jupiter

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