Selon les dernières données de l’Institut national de la statistique et de la démographie (Instad), le taux d’inflation au Bénin est resté modéré à 0,3 % en avril 2025. Une stabilité qui cache cependant de fortes hausses sur les produits alimentaires, fragilisant les ménages les plus vulnérables.

L’inflation est restée globalement stable au Bénin au mois d’avril 2025, avec un taux contenu à 0,3 %, selon le Bulletin mensuel des prix de l’Instad. L’Indice harmonisé des prix à la consommation (IHPC) s’est établi à 103,0 contre 102,8 en mars, une progression modérée qui masque des tensions persistantes sur les produits de première nécessité.

Les prix alimentaires ont enregistré une hausse significative de 1,5 %, principalement due à l’envolée des coûts des tubercules, plantains et bananes à cuire (+7,4 %), avec une flambée particulière de l’igname. Les produits halieutiques ont également vu leurs prix grimper de 2,4 %, tandis que les céréales comme le maïs ont augmenté de 1,6 %, affectant directement les budgets des ménages. À titre d’exemple, le kilogramme de maïs s’échange jusqu’à 297 F CFA à Lokossa, l’igname dépasse 1 300 F CFA à Porto-Novo, et l’huile d’arachide locale se maintient à un prix élevé de 1 578 F CFA le litre. L’essence de contrebande, le « kpayo », reste également onéreuse à 578 F CFA le litre en moyenne.

Des disparités régionales marquées

Le recul du prix des carburants, notamment du « kpayo » (-3,6 %), a contribué à freiner la hausse globale, entraînant une baisse de 1,5 % dans le secteur des transports. En parallèle, les produits locaux ont vu leurs prix augmenter de 0,6 %, tandis que les produits importés ont baissé de 0,5 %. L’inflation sous-jacente, qui exclut les variations saisonnières et énergétiques, a légèrement reculé à 101,5.

Les disparités régionales sont notables : le Nord-Est du pays enregistre la plus forte hausse mensuelle des prix (+1,0 %) ainsi qu’un bond trimestriel de 4,0 %, alors que le Sud-Est reste stable, avec une baisse annuelle de 3,7 %.

Une tendance haussière sur le trimestre

Sur les quatre premiers mois de l’année, les prix à la consommation ont progressé de 2,3 %. Cette évolution est portée par une augmentation des prix alimentaires (+6,1 %), mais aussi des vêtements (+1,2 %), des soins de santé (+1,6 %) et des services d’enseignement (+0,6 %). À l’inverse, les secteurs du transport, des télécommunications et de la restauration connaissent des baisses.

Les produits frais affichent une hausse de 5,9 % sur le trimestre, tandis que les produits énergétiques reculent légèrement (-0,8 %). Par secteur, l’agriculture progresse de 5,8 %, l’industrie de 2,4 % et les services de 0,6 %.

En dessous du seuil communautaire

En glissement annuel, les prix ont progressé de 0,8 %, avec une contribution notable de l’alimentation (+3,5 %), de la santé (+2,8 %) et du transport (+2,2 %). Toutefois, des baisses sont observées dans les secteurs du logement, de l’énergie, des loisirs et des services financiers.

Enfin, le taux d’inflation moyen annuel s’établit à 1,2 % à fin avril, selon l’Instad. Ce chiffre reste largement en deçà du seuil de convergence de 3 % fixé par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), traduisant une maîtrise relative de l’inflation malgré des fragilités persistantes sur le plan social.

Aoulath Osseni

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