À l’ère du numérique, les fausses informations se propagent à grande vitesse, notamment sur les réseaux sociaux. Quels comportements les internautes doivent-ils adopter pour ne pas en être les relais involontaires ? Éléments de réponse avec Dr Kossi AMESSINOU, expert en éducation aux médias et à l’information.

Q1 : Bonjour Dr AMESSINOU ! La désinformation est un sujet d’actualité brûlant. Quelles attitudes les internautes doivent-ils adopter pour s’en prémunir ?

Dr Kossi AMESSINOU : Bonjour.
Face à la désinformation, il est essentiel d’adopter des réflexes simples mais efficaces. Avant de partager une information, l’internaute doit s’assurer de sa véracité. À défaut de mener une vérification professionnelle, il peut copier le contenu et le coller dans un moteur de recherche comme Google pour voir si des sources fiables en parlent. Si aucune trace n’est trouvée, il vaut mieux s’abstenir de la relayer. Il peut aussi demander à ses proches s’ils ont eu connaissance de cette information avant de décider de la diffuser.

Q2: Pourquoi la désinformation devient-elle aussi virale en ligne ?

Dr Kossi AMESSINOU : La viralité de la désinformation tient à la culture du copier-coller et à la facilité de partage offerte par les réseaux sociaux. Ces plateformes permettent une diffusion instantanée de contenus, sans que les utilisateurs ne prennent toujours le temps de les vérifier.

Q3 : Quelle est la première chose à faire lorsqu’on tombe sur une information douteuse ?

Dr Kossi AMESSINOU : Le premier réflexe doit être de ne pas la partager. Dès qu’une information paraît douteuse, il faut stopper sa diffusion. Cela peut déjà freiner la propagation de contenus faux ou trompeurs.

Q4 : Les plateformes font-elles suffisamment d’efforts pour lutter contre la désinformation ? Que peuvent-elles améliorer ?

Dr Kossi AMESSINOU : Les plateformes numériques ont chacune une politique publique en matière de diffusion d’information. En principe, la responsabilité d’une information incombe à celui qui la produit. Mais celui qui la relaie sans vérification peut aussi être tenu responsable. Certaines plateformes, comme Meta, mettent en place des mécanismes de vérification avec des fact-checkers à l’échelle mondiale. Elles jouent donc un rôle.

Q5 : Quel rôle les écoles, les médias et les gouvernements peuvent-ils jouer dans la sensibilisation contre la désinformation ?

Dr Kossi AMESSINOU : Tous ces acteurs ont une responsabilité majeure. Ils doivent éduquer, former les citoyens à l’esprit critique. Malheureusement, il arrive que certaines institutions deviennent elles-mêmes des relais de désinformation, notamment dans des contextes politiques sensibles. Il est donc impératif que l’éducation à la véracité commence dès l’école, mais aussi dans les familles et les médias.

Q6 : Avez-vous des recommandations concrètes pour freiner la propagation de fausses informations ?

Dr Kossi AMESSINOU : Il n’y a pas de solution miracle. Le levier principal reste l’éthique personnelle. Une société qui valorise la vérité formera naturellement des citoyens qui s’informent et diffusent avec responsabilité. La lutte contre la désinformation commence à la maison, avec une éducation fondée sur l’honnêteté.

Q7 : Un dernier mot à l’endroit des internautes ?

Dr Kossi AMESSINOU : Mon conseil est simple, ne partagez que des informations dont vous êtes l’auteur ou dont vous avez vérifié l’authenticité. Ne soyez pas des relais passifs de contenus douteux. Une information que vous n’avez ni produite ni vérifiée ne mérite pas d’être partagée. La prudence est la première arme contre la désinformation.

Aoulath Osseni

By Jupiter

Solverwp- WordPress Theme and Plugin