C’est désormais officiel, Andry Rajoelina n’est plus actuellement président de la République Malgache. Seulement deux jour après son départ du pays, le désormais ex président a été évincé. a rendu,. Réunie en audience privée par visioconférence à Antananarivo ce mardi 14 octobre 2025, la plus haute juridiction constitutionnelle, la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) de Madagascar a constaté la vacance du poste de Président de la République, occupé jusqu’ici par Andry Rajoelina, ainsi que celle du poste de Président du Sénat. Un constat qui l’a amené à confier la présidence à un gradé de l’armée pour assurer l’intérim.

C’est une une décision historique qui marque un tournant décisif dans la crise politique que traverse le pays. Dans sa décision publiée sur son site, la HCC relève que le chef de l’État n’est plus en mesure d’exercer ses fonctions, se trouvant hors du territoire national. Ce qui constitue selon elle un « abandon passif du pouvoir » au sens de l’article 52 de la Constitution. Le Sénat étant lui aussi dépourvu de direction effective à la suite d’une motion de destitution, et le gouvernement jugé dans l’impossibilité d’assurer la continuité de l’État, la Haute Cour a estimé que toutes les voies de suppléance civile prévues par la Constitution sont épuisées.

Face à cette vacuité au sommet de l’État, les Hauts conseillers ont invoqué le principe de continuité des institutions et désigné le Colonel RANDRIANIRINA Michaël comme autorité militaire compétente pour exercer les fonctions de Chef de l’État, sous le contrôle de la HCC. Cette mission, précisent-ils, doit rester strictement limitée dans le temps et dans son champ d’application.

La Haute Cour a par ailleurs invité les autorités à organiser une élection présidentielle dans un délai de soixante jours, conformément à l’article 53 de la Constitution. Elle rappelle que pendant cette période de transition, aucune dissolution d’institutions constitutionnelles ne peut intervenir, conformément aux dispositions du même article.

Dans la foulée, le Colonel Randrianirina a proclamé la mise en place du Conseil de défense nationale de transition (CDNT) pour exercer les prérogatives présidentielles aux côtés d’un gouvernement de transition, tandis que l’Assemblée nationale reste en fonction. Plusieurs institutions, dont le Sénat, la Haute Cour constitutionnelle, la CENI, la HCJ et le HCDDED, sont suspendues.

Cette décision, sans précédent dans l’histoire récente du pays, marque une nouvelle étape dans la crise institutionnelle ouverte depuis les manifestations du 25 septembre et la fronde d’une partie de l’armée. Madagascar entre ainsi dans une phase de transition dirigée, pour la première fois depuis plus d’une décennie, par une autorité militaire placée sous le regard vigilant de la Haute Cour Constitutionnelle.

Fiacre Awadji

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