Moins de vingt-quatre heures après l’annonce l’éviction de président Andry Rajoelina à Antananarivo, l’Union africaine a réagi avec fermeté. L’organisation panafricaine a suspendu, ce mercredi 15 octobre 2025, Madagascar de toutes ses instances, dénonçant une rupture de l’ordre constitutionnel après le renversement du président Andry Rajoelina.
« Le pays est suspendu avec effet immédiat », a confirmé à l’AFP Mahamoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’Union africaine selon Africaradio. Cette décision intervient au lendemain de la remise du pouvoir par la Haute Cour constitutionnelle (HCC) à un gradé de l’armée, le colonel Michael Randrianirina, ceci après avoir a constaté la vacance du poste de Président de la République, occupé jusqu’ici par Andry Rajoelina, ainsi que celle du poste de Président du Sénat. Soutenu donc par la plus haute juridiction du pays, le colonel Michael Randrianirina affirme vouloir « restaurer l’ordre et l’unité nationale ». L’annonce est survenue quelques heures seulement après un vote de l’Assemblée nationale destituant le président Andry Rajoelina, accusé d’avoir quitté le territoire malgache en pleine crise politique.

Depuis mardi, Antananarivo est sous haute tension. Des blindés patrouillent dans les rues de la capitale et plusieurs points stratégiques notamment la présidence, la télévision nationale et l’aéroport ont été placés sous contrôle de l’armée. Ce nouveau coup de force replonge Madagascar dans une instabilité chronique. Le pays a déjà connu plusieurs changements de régime par la force, notamment en 2009, lorsque Andry Rajoelina avait lui-même pris le pouvoir à la suite d’un soulèvement contre Marc Ravalomanana.
Fidèle à sa doctrine de tolérance zéro contre les coups d’État, l’Union africaine appelle à un retour rapide à l’ordre constitutionnel et à la protection des institutions démocratiques.
La Rédaction