À huit jours de la présidentielle de 2025, la tension monte d’un cran en Côte d’Ivoire.
Vingt-six personnes ont été condamnées jeudi 16 octobre à trois ans de prison ferme pour leur participation à des manifestations interdites visant à contester la candidature du président Alassane Ouattara à un quatrième mandat.

Selon les informations du procureur Oumar Braman Koné rapportées par Jeune Afrique, ces arrestations s’inscrivent dans une vaste opération sécuritaire ayant conduit à l’interpellation d’environ 700 personnes à Abidjan et dans plusieurs localités de l’intérieur du pays. Les autorités accusent les manifestants de vouloir semer le désordre et de commettre des actes qualifiés de « terroristes », sur la base de messages extraits de téléphones portables.

D’après les précisions de l’une des avocates, Me Roselyne Serikpa, rapportées par la meme source, 32 personnes ont comparu devant la justice. 26 ont été condamnées à des peines fermes, deux autres à la même peine avec sursis, et quatre ont été relaxées. « Pour la plupart, elles se sont simplement trouvées au mauvais endroit au mauvais moment », a plaidé la défense, évoquant des citoyens arrêtés alors qu’ils se rendaient au travail, faisaient leur sport ou assistaient à une messe.

Ce verdict intervient dans un climat politique particulièrement tendu. Les candidatures de Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, figures majeures de l’opposition, ont été rejetées par le Conseil constitutionnel, déclenchant une vague d’indignation dans leurs camps. Toute manifestation contestant ces décisions est désormais interdite. Dans un communiqué publié vendredi, le ministre de la Justice Sansan Kambilé a défendu la fermeté du gouvernement, affirmant que le droit de manifester peut être restreint « dans l’intérêt de la sécurité nationale et de l’ordre public ». Il a dénoncé des actions « subversives » et « marquées par une violence incompatible avec la loi ».

Fiacre Awadji

By Jupiter

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