Des États ont-ils choisi de renoncer à la vraie démocratie par laquelle les régimes se succèdent par délais et avec des messages de félicitations au nouvel élu ? Hélas : la mode c’est les putschs, les mandats supplémentaires, les règnes à vie…. Voilà jusqu’où l’échec des institutions conduit les nations. Ainsi, ce n’est vraiment qu’en Afrique que l’on puisse réaliser un taux de succès aussi astronomique de 97 % des suffrages pour une élection présidentielle.
Cela se passe dans un pays où la candidate à sa succession a été plébiscitée au détour d’un scrutin contesté par une opposition expulsée du jeu. C’est d’ailleurs un vote sérieusement critiqué par les observateurs étrangers. Mais, très souvent, c’est que le chien aboie et la caravane passe. Seuls ceux qui ne suivent pas l’actualité africaine peuvent penser qu’il s’agit d’un cas isolé de scandale démocratique . Sinon en général, la tricherie est de règle et l’exclusion est de droit.

Alors, l’énième mandat est à la Une dans un pays où la prestation de serment a déjà eu lieu malgré le poids de l’âge. Ailleurs, l’homme fort est également réélu dans une ambiance de profond désaccord au sein de la classe politique. Sur un autre terroir anciennement salué comme un modèle de démocratie, l’opposition est à nouveau recalée pour la présidentielle. Dans un autre pays où les élections générales doivent se tenir avant la fin de l’année 2025, le torchon brûle aussi entre le gouvernement et la classe politique.
Si dans beaucoup de pays africains, il y a de problèmes autour des présidentielles, l’on doit s’interroger sur l’avenir de la démocratie au niveau du continent noir. Va-t-on progressivement vers des monarchies constitutionnelles avec le vent de blocage des alternances en vue de la longévité au pouvoir ou de la perpétuation d’un système ? Il devient rare de trouver de démocratie exemplaire marquée par une réelle liberté des institutions politiques électorales. C’est souvent des Cours et Conseils constitutionnels taillés sur mesure et des commissions électorales meublées à dessein. Les faits observés sont édifiants pour montrer que dans de nombreux États africains, la machine institutionnelle est huilée pour une exclusion stratégique.
Médice AGBEHOUNKO alias DAH ZOGBA / Journaliste de formation – Diplômé en presse écrite. Chroniqueur du peuple. Vendredi 07 novembre 2025.
