Une violente fusillade a endeuillé Pretoria, capitale de l’Afrique du Sud, dans la matinée du samedi 6 décembre. Des hommes armés ont attaqué un foyer de travailleurs abritant un bar clandestin, faisant 11 morts, dont un enfant de 3 ans, ainsi que 25 personnes touchées par balles selon la police.
Une attaque menée à l’aube
Selon Athlenda Mathe, porte-parole de la police sud-africaine, trois hommes armés ont fait irruption vers 4 h 30 dans l’établissement situé dans le township de Saulsville, à 18 km de Pretoria. Ils ont ouvert le feu de manière indiscriminée sur un groupe d’hommes en train de boire. Dix victimes sont mortes sur place. Une onzième a succombé à ses blessures à l’hôpital. Les blessés, au nombre de quatorze, ont été hospitalisés. Le mobile reste inconnu et aucune arrestation n’avait encore été effectuée au moment des faits.« Nous sommes confrontés à un grave problème avec ces débits de boissons illégaux », a souligné Athlenda Mathe. Les autorités estiment que ces lieux clandestins sont souvent le théâtre de fusillades de masse, exposant même des enfants à des violences extrêmes.
Une criminalité devenue alarmante
L’Afrique du Sud fait face depuis plusieurs années à une criminalité endémique, liée aux gangs, aux trafics et à la prolifération d’armes illégales. Entre avril et septembre 2025, 63 personnes ont été tuées chaque jour dans le pays, d’après les statistiques officielles.La police rappelle que si de nombreux Sud-Africains possèdent des armes à feu légalement pour se protéger, les armes illégales sont encore plus nombreuses, alimentant un cycle de violence difficile à contrôler.
Une série d’attaques qui inquiète
Ce drame s’ajoute à une longue liste de fusillades ayant secoué le pays ces dernières années.En octobre, deux adolescents ont été tués à Johannesburg lors d’un affrontement entre gangs.En mai, huit clients d’un bar de Durban ont été abattus par des hommes armés.En 2024, 18 membres d’une même famille avaient été tués dans une ferme isolée du Cap-Oriental.
Un pays en quête de solutions
Les autorités sud-africaines, critiquées pour leur incapacité à endiguer cette spirale de violence, appellent à renforcer la lutte contre les armes illégales et les bars clandestins. Mais pour de nombreux citoyens, les mesures tardent à produire des résultats.Cette nouvelle attaque, l’une des plus meurtrières de l’année, relance le débat sur la sécurité et la protection des populations, dans un pays où les violences armées sont devenues presque quotidiennes.
Huguette Hontongnon
