Deux jours après les événements dramatiques du 07 décembre 2025, la Coordination Nationale de la Résistance Nationale et le parti Restaurer l’Espoir (RE) ont tenu, ce mardi 09 décembre à Cotonou, une session extraordinaire conjointe. Sous la direction de Candide Azannaï, la résistance réunie a livré une déclaration ferme, accusant les auteurs des violences d’actes criminels et d’une tentative de coup d’État militaire en violation des fondements de la démocratie béninoise.

La Résistance Nationale et le parti RE ont exprimé leur profond hommage aux victimes, évoquant le sacrifice de toutes les personnes innocentes tuées lors des affrontements, et présentant leurs condoléances à la Nation. Les organisations ont également adressé leur compassion aux Forces Armées nationales, saluant leur engagement dans cette épreuve douloureuse.

La déclaration insiste sur la gravité des faits du 07 décembre, qualifiés de forfaiture et d’atteinte frontale au pacte républicain né de la Conférence nationale de 1990. Pour la Résistance Nationale, ces événements constituent une transgression de l’engagement des Forces Armées béninoises à se tenir à l’écart de la vie politique, un serment incarné par le regretté colonel Vincent Guézodjè.

La présence de forces militaires étrangères au Bénin fait partie des préoccupations majeures soulevées. La Résistance Nationale et le parti RE exigent leur départ immédiat et sans condition, citant expressément le Nigeria, la Côte d’Ivoire, la France et tous autres pays. Selon eux, la souveraineté nationale et la dignité des Forces Armées béninoises doivent être pleinement restaurées. Dans une critique frontale, la Résistance Nationale condamne ce qu’elle considère comme une immixtion de la CEDEAO dans les affaires intérieures des États au nom de la bonne gouvernance. Elle accuse l’organisation d’être sélective, dénonçant une CEDEAO qui tolère les tripatouillages constitutionnels tout en prônant la fermeté militaire ailleurs.

Appel à un dialogue national inclusif

Pour sortir de cette crise de confiance nationale, la session extraordinaire exige la tenue sans délai d’un Dialogue National Inclusif, seule voie, selon Candide Azannaï, pour une réconciliation réelle du Bénin avec lui-même. Le mouvement estime que les événements du 07 décembre ont révélé la véritable fragilité de la gouvernance actuelle. La déclaration dénonce la courtoisie politique opportuniste de certains acteurs ayant changé de position au gré des circonstances, illustrant la profondeur de la crise politique que traverse le pays.

La Résistance Nationale cite une pensée attribuée à George Galloway : « Si tu es réduit à faire appel à une force étrangère pour bombarder ton propre pays pour garder le pouvoir, c’est que ce pouvoir, tu l’as déjà perdu. » Cette référence sert de mise en garde contre toute tentative de recourir à des forces extérieures pour consolider le pouvoir en place. La session exhorte les populations à renforcer la mobilisation pacifique et non violente dans toutes les régions du pays. Elle rappelle que ceux qui recourent à la violence contre les dictatures deviennent eux-mêmes des dangers pour les luttes démocratiques.

La déclaration se conclut par un appel à la vigilance, à la résistance pacifique et à l’attachement à la République. À travers cette sortie solennelle, Candide Azannaï et ses alliés entendent marquer le 07 décembre 2025 comme un moment clé des tensions politiques actuelles et comme un catalyseur de mobilisation citoyenne.

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Fiacre Awadji