(Suivi d’une brève présentation de l’ouvrage: Le Bénin Face à L’Échec, de Sosthène ADEOSSI et Arimi CHOUBADE, Montréal, 10 décembre 2025)

En ce jour de mémoire, le Bénin s’incline devant la grandeur d’un homme dont le nom résonne encore dans les consciences comme celui d’un véritable héros national : Sa Majesté Béhanzin, Roi d’Abomey, dernier souverain du Dahomey libre, mort en exil à Alger, en Algérie, loin de sa terre natale, mais le cœur habité par l’amour indéfectible de son peuple.

Un Roi de la Résistance


Béhanzin, fils du Roi Glèlè, ne fut pas seulement un monarque. Il fut un symbole de résistance face à l’envahisseur colonial, un homme debout qui refusa de plier devant l’injustice et la domination étrangère. Son courage, sa bravoure et sa lucidité politique ont fait de lui un repère dans l’histoire des luttes africaines pour la liberté et la dignité. Il comprit très tôt que la colonisation n’était pas une mission de civilisation, mais une entreprise d’asservissement. Et il choisit la voie de l’honneur, préférant la guerre à la soumission.

Le sacrifice suprême


Le Roi Béhanzin savait ce que signifiait se battre contre une puissance aux moyens supérieurs. Pourtant, il engagea son armée et son peuple dans une lutte sans relâche.
Cette résistance héroïque, malgré la défaite militaire, reste une victoire morale et spirituelle pour les générations présentes et futures. Comme le rappelle l’Évangile :
« Il n’y a pas de plus grande preuve d’amour que de donner sa vie pour ceux et celles que l’on aime. »(Jean 15, 13). Béhanzin a aimé les siens jusqu’au sacrifice. Son exil n’a pas brisé son âme de souverain : il est mort libre, dans la dignité, fidèle à ses convictions et à son peuple.

l’ouvrage Le Bénin Face à L’Échec, de Sosthène ADEOSSI et Arimi CHOUBADE


Un appel à la conscience nationale
Aujourd’hui, alors que notre pays traverse des temps difficiles, marqués par des tensions sociales, des fractures politiques et des menaces extérieures, la mémoire de Béhanzin doit nous inspirer.
Notre classe politique, toutes tendances confondues, gagnerait à marcher dans les pas de ce grand patriote, à mettre le bien commun au-dessus des intérêts personnels, et à défendre l’unité nationale avec courage et lucidité. Le véritable leadership n’est pas celui qui s’impose par la force ou la ruse et la rage, mais celui qui se met au service du peuple, avec fidélité et désintéressement.


Un héritage vivant
Rendre hommage à Béhanzin, c’est raviver en nous le feu de la dignité africaine. C’est refuser la servitude morale et intellectuelle. C’est croire encore à la possibilité d’un Bénin debout, fier, juste et uni. C’est aussi un devoir de mémoire : transmettre aux jeunes générations le récit d’un Roi qui a tout donné, pour que vive son peuple. Comme le Christ aux approches de sa mort, on peut penser que Béhanzin a murmuré dans son cœur profond, dans ses mots, quelque chose comme : « Ma vie, nul ne la prend. C’est moi qui la donne. »(Jean 10, 18).

Un message d’espérance
C’est dans ce même esprit que paraîtra bientôt l’ouvrage « Le Bénin face à l’échec », signé Sosthène Adéossi et Arimi Choubadé. Ce livre se veut une réflexion lucide et courageuse sur les défis qui plombent notre nation depuis la Conférence Nationale Souveraine des Forces vives, et sur les voies d’une renaissance possible.

Le Bénin face à l’échec n’est point un cri de désespoir, mais l’expression d’une lucidité exigeante. Arimi Choubadé et Sosthène Adéossi y scrutent avec rigueur les dérives politiques, morales et sociales qui fragilisent la nation béninoise. Leur plume, ferme mais empreinte de justesse, exhorte à la vérité, à la responsabilité de la classe politique et à l’éveil des consciences. Loin du fatalisme et de la complaisance, ils tracent les voies d’une refondation morale et civique fondée sur la justice, la solidarité et la vérité. Leur ouvrage n’accuse pas : il éclaire, interroge et convie à la réflexion. Dans une langue claire et ciselée, les auteurs rappellent que les peuples ne périssent pas de leurs crises, mais de leur refus de les affronter avec courage et discernement. Un manifeste d’espérance et de responsabilité civique, destiné à tous ceux et celles qui croient encore à la puissance transformatrice de la conscience nationale et au renouveau du Bénin démocratique.

À travers les pages donc de ce joyau qui paraîtra sous peu, le lecteur retrouvera l’écho des grandes figures comme Béhanzin : celles qui rappellent que le salut d’un peuple passe toujours par le courage moral et la fidélité à la vérité.
BÉHANZIN, ROI DU FEU ET DE LA DIGNITÉ
Ô Béhanzin ! Fils du Tonnerre et de l’Océan,
Roi au cœur de lion, gardien du royaume d’Abomey,
Tu ne courbas jamais l’échine devant l’orgueil des canons,
Ni vendu ton peuple pour un trône de fumée.
Quand les tempêtes d’acier grondèrent sur la terre de tes pères,
Tu ne cherchas ni refuge ni paix honteuse,
Mais tu t’élevas, comme l’arbre du Dahomey,
Dressé, fier, prêt à mourir plutôt que de plier.
Les marchands d’ombres venaient, drapés d’or et de croix,
Promettant justice et progrès, mais semant le fer et le feu.
Tu compris leurs mirages, leurs paroles tissées d’intérêts,
Et tu dis NON, d’une voix qui vibra jusqu’au ciel africain.
Ton courage, Béhanzin, n’était pas celui du vainqueur,
Mais du juste qui refuse l’indignité.
Ton sceptre ne trembla point sous la menace étrangère,
Car tu gouvernais avec la conscience du Bien commun.
Toi qui aurais pu céder, fuir ou pactiser,
Tu choisis la voie du sacrifice, la voie royale :
Celle où l’honneur se dresse comme un autel,
Et où le sang versé devient mémoire et semence.
Les collines d’Abomey se souviennent de ta voix,
Les rivières murmurent encore ton nom dans leurs flots,
Et l’Afrique entière, lasse de ses chaînes nouvelles,
T’invoque comme un phare dans la nuit du mensonge.
Ô Béhanzin ! Toi que l’exil ne brisa point,
Dont l’âme demeura droite même à Blida,
Tu vécus loin de ton royaume, mais ton esprit, libre,
Survolait les terres du futur Bénin comme l’aigle ancestral.
Aujourd’hui, les trônes croulent sous la peur et la cupidité,
Les palais résonnent de promesses oubliées.
Des rois d’hier, il ne reste souvent que des noms,
Mais de toi, demeure l’exemple, la foi, la droiture.
Écoutez-le, vous, dirigeants des temps nouveaux !
Ce roi dépouillé de tout, mais riche d’honneur,
Vous montre le chemin : celui du service et du don,
Celui du peuple avant soi, de la vérité avant le gain.
Béhanzin, roi sans capitulation,
Symbole d’une Afrique debout et lucide,
Ton souvenir nous convoque à la fidélité,
À cette noblesse intérieure qui ne se vend ni ne s’échange.
Et quand surviendra l’heure de rendre compte à l’Histoire,
Que chacun entende ta voix, grave et limpide :
« Gouverner, ce n’est pas se servir, mais servir.
Le pouvoir n’est pas un but, mais un devoir. »
Alors peut-être renaîtra ton esprit dans nos consciences,
Et ton royaume, transfiguré, vivra encore —
Non dans la poussière des palais détruits,
Mais dans la dignité retrouvée de tout un peuple.

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Pamphile Guigonou AKPLOGAN, Auteur-Éditeur

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