La justice française a ouvert une enquête pour vol en bande organisée après la disparition d’une importante quantité d’uranium dans une mine du nord du Niger, anciennement exploitée par le groupe français Orano. Une affaire sensible aux lourds enjeux judiciaires, économiques et géopolitiques.
Une enquête confiée au parquet de Paris
Une information judiciaire a été ouverte à Paris à la suite d’une plainte déposée par le groupe Orano concernant la disparition d’uranium sur un site minier situé à Arlit, dans le nord du Niger. Les faits sont qualifiés de vol en bande organisée, une infraction grave relevant de la criminalité organisée. D’après les informations concordantes de plusieurs médias, l’enquête est pilotée par le parquet de Paris et confiée aux services spécialisés, en raison de la nature stratégique du matériau concerné et de la dimension internationale du dossier.

Une mine anciennement exploitée par Orano
Le site concerné était exploité par la Somaïr, une société historiquement contrôlée majoritairement par Orano. Cette exploitation s’inscrivait dans un partenariat de longue date entre la France et le Niger autour de l’extraction d’uranium, ressource clé pour la production d’énergie nucléaire. Cependant, dans un contexte de rupture diplomatique entre Paris et Niamey, les autorités nigériennes ont engagé en 2025 une reprise de contrôle sur plusieurs actifs miniers, dont ceux liés à l’uranium. C’est dans ce climat de tensions que la disparition du stock aurait été constatée.
Des quantités sensibles et un circuit opaque
Selon les éléments évoqués dans l’enquête, plusieurs centaines de tonnes d’uranium, sous forme de concentré (yellowcake), seraient introuvables. Orano affirme ne pas avoir autorisé la sortie ni la commercialisation de ces matières, estimant que toute opération en ce sens serait illégale.
La justice cherche désormais à déterminer qui a organisé l’enlèvement du stock, par quels moyens, et à quelles fins. Des soupçons pèsent sur une possible revente sur des circuits internationaux, ce qui renforce les inquiétudes sécuritaires.
Un dossier à forts enjeux géopolitiques
Au-delà de l’aspect judiciaire, cette affaire met en lumière les tensions croissantes entre la France et le Niger, dans un contexte de recomposition des alliances en Afrique de l’Ouest. L’uranium demeure une ressource stratégique majeure, tant sur le plan énergétique que géopolitique.
Pour Orano, cette procédure vise à protéger ses droits industriels et à alerter sur les risques liés à une circulation non maîtrisée de matières nucléaires. Pour les autorités françaises, l’enjeu est aussi celui de la sécurité internationale.
Une affaire suivie de près
Les investigations se poursuivent sous le contrôle de la justice française. Aucun suspect n’a encore été officiellement mis en cause, mais l’affaire pourrait connaître des développements majeurs dans les prochains mois, tant sur le plan judiciaire que diplomatique.
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Huguette Hontongnon
