Alors que le Bénin dépend largement des importations pour sa consommation de volaille, il amorce un virage avec l’interdiction des poulets congelés. Une mesure qui devrait normalement être mise en application depuis le 31 décembre 2024. Si celle ci vise à dynamiser la production nationale, elle soulève aussi des défis majeurs. Comment réussir cette transition sans bouleverser le marché ?

Au Bénin, la volaille est une source essentielle de protéines, consommée dans beaucoup de foyers. Pourtant, le pays peine à produire suffisamment pour couvrir la demande. Entre 2017 et 2022, le taux d’autosuffisance en viande de volaille a fluctué entre 38,7 % et 45,8 %, selon des chiffres rapportés par La Nation. En 2022, la production nationale ne s’élevait qu’à 9 675 tonnes, contre plus de 132 000 tonnes importées, représentant 93 % de la consommation totale.

Suite à cette dépendance inquiétante, le gouvernement a décidé d’interdire l’importation des poulets congelés et des œufs de table dès le 31 décembre 2024, une mesure qui ambitionne de renforcer la filière locale et d’encourager l’élevage national. Mais derrière cette décision se posent de nombreuses questions. Le Bénin est-il prêt à combler ce vide sans créer une flambée des prix ou un déséquilibre du marché ?

Faut-il le dire, si l’intention est louable, la mise en œuvre de cette mesure ne sera pas sans difficultés. L’élevage de volaille au Bénin repose en grande partie sur des méthodes traditionnelles, avec une faible productivité. L’élevage moderne, qui permettrait d’améliorer les rendements, reste sous-développé. Plusieurs défis freinent donc cette montée en puissance selon la même source. Au nombre de ceux ci, on peut citer le coût élevé des intrants, l’accès difficile au financement, le manque d’infrastructures adaptées, la menace des maladies aviaires, la régulation des prix.

Piste de solutions

Pour que cette mutation soit une réussite, un engagement des autorités, des investisseurs et des éleveurs est nécessaire. L’Observatoire du commerce, de l’industrie et des services (Ocis) a identifié plusieurs axes d’action pour renforcer la filière, précise notre source. Il s’agit notamment de :

. l’amélioration de l’alimentation des volailles,

.la formation et l’accompagnement des éleveurs,

.l’accès facile au financement,

.développement des infrastructures adaptées

.structuration de la filière et l’organisation de la commercialisation

Avec une vision claire et des actions concrètes, le Bénin peut transformer cette contrainte en un levier de développement.

Faboladji Abèrèkéré

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