À quelques mois de la messe politique de 2026, le suspens est encore à son comble. Au sein des partis politiques, les débats seraient certainement houleux. Du côté de la mouvance, les dés seront probablement jetés le 1ᵉʳ mai 2025. Ici, même si le doute est encore total, quelques noms circulent déjà. Parmi ceux ci, on peut retenir Romuald Wadagni, Joseph Djogbénou et Luc Atrokpo.
Les choses ne sont pas encore aussi claires mais ça se précise peu à peu. Selon des sources aussi fiables qu’un vieux griot du village, la date du 1er mai 2025 sera celle de la révélation de la mouvance. Presque tout le monde se demande pour qui roulera Patrice Talon.
En effet, depuis 2023, plusieurs noms circulaient déjà du côté de la mouvance. Mais avec le temps, certains ont quitté le camp du patron, d’autres ont perdu sa confiance. Bien que la certitude ne soit pas totale il ne serait plus que trois finalement comme probable dauphin de Patrice Talon. Romuald Wadagni, Joseph Djogbénou et Luc Atrokpo.
Romuald Wadagni, le technocrate modèle, ou l’élève trop parfait ?
Romuald Wadagni, Ministre d’État de l’Économie et des Finances, incarne la rigueur et la performance à l’état pur. Sous sa responsabilité, le Bénin a tenu ses comptes comme un chef d’orchestre dirige ses violons. Ceci avec précision et éclat. Inflation sous contrôle, croissance au rendez-vous, reconnaissance internationale. Il a été couronné meilleur ministre des Finances d’Afrique en 2024.Proche du Président Talon, dont il est souvent décrit comme le « bon petit », Wadagni coche toutes les cases du candidat rêvé. La compétence, la loyauté, l’efficacité, tout y est. Mais, dans une élection où la fibre populaire compte autant que la solidité du CV, le jeune technocrate devra prouver qu’il sait aussi parler au cœur des Béninois, et pas seulement aux investisseurs internationaux.
Joseph Djogbénou, l’allié de toujours, le juriste stratège
À ses débuts, Joseph Djogbénou n’était pas un homme politique. Il était l’homme de loi, le confident du Président Talon, celui qui connaît la machine de l’intérieur, jusque dans ses rouages les plus secrets. Ministre de la Justice, puis président de la Cour constitutionnelle, il a été de tous les combats, toujours en première ligne. Président de l’Union Progressiste le Renouveau, l’un des plus grands partis du Bénin et notamment de la mouvance, il n’a pas pour l’instant levé de voile sur ses ambitions politiques. Mieux encore, il a récemment démenti les rumeurs concernant une éventuelle candidature à la présidentielle de 2026, qualifiant ces informations de « montages grotesques » et annonçant des poursuites judiciaires contre les auteurs de cette information. Toutefois, il fait partie de ceux qui sont présentis pour pour être le dauphin de Talon.
De son côté, Luc Atrokpo, a lui, le contact facile, l’accolade généreuse et la phrase qui tombe bien. À la tête de la Mairie de Cotonou et de l’Association nationale des communes du Bénin (ANCB), il n’a pas ménagé sa peine pour marquer des points. Inaugurations, projets sociaux, présence médiatique, Luc Atrokpo a multiplié les gestes qui parlent au peuple. Mais, selon Matin Libre, Patrice Talon aurait vu d’un mauvais œil cette hyperactivité, qu’il aurait interprétée non pas comme du zèle républicain, mais comme une campagne déguisée avant l’heure. Le rappel à l’ordre serait discret, en lui demandant de donner plus de priorité au PAG et de faire silence radio sur ses ambitions personnelles. De toute façon, il est lui aussi bien parti pour être le dauphin du Chef de l’Etat avec qui il a de très bonnes relations.
À ce stade, Romuald Wadagni semble détenir la meilleure carte. Il incarne la compétence, la loyauté et la réussite économique, des qualités précieuses aux yeux de Patrice Talon. Toutefois, son manque d’ancrage populaire pourrait être un défi majeur s’il ne parvient pas à s’humaniser davantage dans les mois à venir. Joseph Djogbénou, malgré une fidélité jamais démentie et une fine connaissance des rouages du pouvoir, reste plombé par une image d’homme du sérail, peu connecté aux réalités populaires, ce qui pourrait compliquer son acceptation. Quant à Luc Atrokpo, son contact facile et sa forte présence locale auraient pu jouer en sa faveur, mais son recadrage de sortie politique par le Chef laisse de nombreux doutes sur ses chances. Par ailleurs, le Président Talon, réputé pour son art de la surprise, pourrait encore déjouer tous les pronostics, préférant un profil inattendu à la faveur des circonstances.
Narcisse Faboladji Abèrèkéré
