Aux grands maux, les grands remèdes dit-on. Face à la croissance exponentielle des mères célibataires, il urge de trouver des solutions devant permettre d’endiguer le mal.

D’après le socio-anthropologue de développement, Rodrigue Hounkposso, bien que la croissance du nombre de mères célibataires ne soit pas un hasard, mais le résultat d’un déséquilibre entre l’évolution des mentalités et la lente adaptation des structures sociales et éducatives, il existe des pistes de solution pour y remédier. Ces solutions sont notamment d’ordre éducatif, culturel et politiques.

Pour lui, la toute première piste de solution consiste à éduquer à la responsabilité affective et sexuelle dès le jeune âge. Cela passe par l’introduction dans nos programmes scolaires, une éducation à la vie, à la responsabilité et à la sexualité, contextualisée culturellement. Car estime l’expert, trop de jeunes entrent dans des relations sans conscience des conséquences. Une jeunesse informée est une jeunesse responsable.

La deuxième piste de solution revient à revaloriser le rôle du père et promouvoir la paternité responsable. Ceci en créant des programmes pour rééduquer à la masculinité positive, en valorisant dans les médias et les écoles le modèle du père engagé et en instaurant une pression sociale positive autour de l’homme responsable.

La troisième piste de solution est relative à la favorisation de l’autonomisation économique et éducative des filles. Pour y arriver, d’après le socio-anthropologue, il faut lutter contre l’abandon scolaire des filles et encourager leur accès aux métiers techniques, à l’entrepreneuriat et aux bourses.

La quatrième piste de solution vise la restauration du dialogue autour des relations hommes-femmes. Cela passe par la création des espaces de dialogue communautaire sur les relations, les unions, la parentalité et l’encouragement des formations au mariage et à la vie de couple dans les églises, les mosquées, les ONG et etc.
Il propose également, l’encadrement légal et social ; le changement des récits sociaux et médiatique comme pistes de solutions devant permettre de mettre fin à la croissance vertigineuse des mères célibataires.

« Le phénomène est le symptôme d’une société en mutation. Pour le freiner, il faut agir sur les mentalités, les modèles éducatifs, les lois, les responsabilités masculines et l’autonomisation des femmes. C’est un travail collectif qui commence dans nos foyers, nos écoles, nos lieux de culte et nos politiques publiques » conclut-il.

Fiacre Awadji