Au quatrième trimestre 2024, les exportations béninoises ont enregistré une légère hausse (+4,1 %), tandis que les importations ont reculé de 7,4 %, selon les données publiées par l’Institut national de la statistique et de la démographie (INStaD) et compilées par l’Observatoire du commerce, de l’industrie et des services (Ocis). Une dynamique contrastée qui reflète les soubresauts du commerce extérieur national en fin d’année.

Le bilan du commerce extérieur du Bénin pour les trois derniers mois de 2024 révèle des signaux divergents. D’un côté, les exportations repartent légèrement à la hausse après plusieurs trimestres en demi-teinte, progressant de 4,1 % par rapport au trimestre précédent. De l’autre, les importations chutent de manière significative, avec une baisse de 7,4 %, traduisant possiblement une contraction de la demande intérieure.

Portée notamment par les graines et fruits oléagineux (+29,2 points), le coton non cardé (+3,3 points) et les graisses végétales fixes (+3,2 points), la croissance des exportations reste cependant modérée. Le coton conserve son statut de produit phare, générant à lui seul 38 milliards de F CFA, soit plus de 34 000 tonnes exportées principalement à destination du Bangladesh.

Les dix premiers produits d’exportation représentent à eux seuls 88,7 % de la valeur totale, estimée à plus de 100,3 milliards de F CFA. Les graines oléagineuses (33,1 milliards F CFA), les tourteaux (5,6 milliards F CFA) et les fruits à coque (5,6 milliards F CFA) complètent le tableau.

Malgré ce regain, les exportations accusent toujours un recul en glissement annuel de -20,4 % par rapport à la même période en 2023. Le repli des ventes de fèves de soja (-13,4 points) et de fruits à coque (-8,5 points) rappelle la vulnérabilité de cette reprise.

Les importations ont, quant à elles, nettement diminué au quatrième trimestre 2024. En valeur, elles s’établissent à 275,1 milliards de F CFA, en baisse de 17,7 % sur un an. Ce recul concerne principalement les produits de grande consommation comme le riz (-4,5 points) – qui reste toutefois le premier poste d’importation avec 85,8 milliards de F CFA – et les produits pétroliers raffinés (-1,1 point).

Les dix principales importations totalisent 55,5 % de la valeur globale, dominées par le riz (27,1 %), les huiles de pétrole (10,1 %) et les médicaments (2,9 %).

Des échanges régionaux limités

Au sein de la CEDEAO, les exportations béninoises restent timides, avec un volume total de 9,6 milliards de F CFA. Le Nigéria en capte près de la moitié, essentiellement à travers l’huile de pétrole, les machines industrielles et l’huile de palme, destinées pour une large part à la réexportation.

La Côte d’Ivoire et le Togo suivent, avec des échanges plus diversifiés (tissus de coton, acier, etc.).

Des partenaires stables à l’import

L’Inde conserve sa position de principal fournisseur du Bénin, exportant notamment du riz, des médicaments (2,8 milliards F CFA), des vaccins (1,3 milliard F CFA) et du matériel électrique (1,2 milliard F CFA). La Chine (équipements industriels et téléphonie) et la France (médicaments à hauteur de 9,8 milliards F CFA) complètent le trio de tête.

Ces données, issues du bulletin trimestriel du premier trimestre 2025 publié par l’Ocis, appellent à une réflexion stratégique. Si le redressement des exportations est encourageant, sa durabilité dépendra d’une plus grande diversification de l’offre et du renforcement des débouchés régionaux. Du côté des importations, la baisse observée pourrait également traduire une baisse de la consommation ou un ralentissement de l’activité économique, deux signaux à surveiller de près.

Aoulath Osseni

By Jupiter

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