La salive n’est pas qu’un lubrifiant naturel utile à la digestion ou à la parole. Elle peut aussi être source de nombreuses maladies. Marie Danielle Auguste, spécialiste en santé à travers sa page « Savez-vous AMD », lève le voile sur ces infections que l’on peut attraper en embrassant.
Un petit bisou, un verre qu’on tend à l’autre sans laver, une cuillère goûtée à deux, ce sont entre autres des gestes du quotidien, qui permettent de s’échanger la salive. Et pourtant, sans le savoir, ils peuvent devenir de véritables ponts pour les virus et les bactéries. Sur sa page « Savez-vous AMD », la spécialiste santé Marie Danielle Auguste met en lumière plusieurs maladies que l’on peut contracter simplement en échangeant un peu de salive.
Selon elle, il y a d’abord la mononucléose. Surnommée la « maladie du baiser », elle est causée par le virus Epstein-Barr. Elle touche souvent les adolescents ou les jeunes adultes et se manifeste par une grande fatigue, des maux de gorge et une sensation de faiblesse qu’on n’explique pas toujours immédiatement. Une maladie discrète, mais épuisante.

Il y a ensuite l’herpès labial. Un bouton qui très souvent chauffe et pique sur la lèvre. C’est le virus de l’herpès simplex de type 1 qui en est responsable. Une fois qu’il entre dans le corps, il n’en sort plus. Il suffit d’un moment d’inattention, d’un baiser ou d’un partage de vaisselle pour qu’il se transmette à une personne dont les défenses immunitaires sont affaiblies.
Un autre virus qui peut se transmettre par la salive est le cytomégalovirus. Il est moins célèbre, mais tout aussi malin. Il se faufile par les larmes, les éternuements ou les sécrétions. Chez certains, il reste discret, mais chez d’autres, il déclenche un état grippal comme la fièvre, les maux de tête, la fatigue intense et les ganglions enflés. Rien de bien agréable.
Plus surprenant, il y a les caries. Pour la spécialiste, elles peuvent aussi se transmettre par la salive. Les bactéries responsables, comme Streptococcus mutans, passent d’une bouche à l’autre et attaquent les dents avec l’aide des sucres que nous consommons. Les enfants y sont particulièrement vulnérables, surtout lorsqu’un adulte goûte leur nourriture ou souffle dessus pour la refroidir.
L’angine à streptocoques, elle, ne fait pas dans la discrétion. Elle frappe avec ses maux de gorge, sa fièvre et ses courbatures. Très contagieuse, elle se transmet aussi bien par les sécrétions que par la salive. Une gorgée dans le mauvais verre peut suffire.
La grippe aussi est de la partie. Un éternuement, une toux, une poignée de main non lavée et voilà le virus qui circule. La salive n’est pas toujours la voie principale, mais elle joue tout de même un rôle. Un baiser au mauvais moment, et le virus trouve une nouvelle victime.
La gastro-entérite, souvent redoutée, n’a pas besoin de grand-chose non plus. Un objet contaminé, une main qu’on porte à la bouche ou des gouttelettes dans l’air, et c’est parti. Là encore, la salive n’est pas la seule responsable, mais elle participe largement à la propagation. Enfin, le rhume. Très bien connu, il se transmet surtout par l’air ambiant, mais aussi un échange de salive, même bref qu’il soit.
Faut-il le dire, un bisou, aussi doux soit-il, peut parfois laisser un goût amer. La santé n’a pas de prix, dit-on. D’où l’importance d’être vigilant. Il n’est pas question de déconseiller les échanges de bisous où les ambassades mais il s’agit de le faire avec la bonne personne. Il est conseillé d’exiger à sa ou son partenaire les textes d’hépatite afin de s’assurer que celui ou celle ci n’a aucune maladie transmissible par la salive.
N. F. A.