La drépanocytose est une maladie génétique déformant les globules rouges qui ressemblent aux faucilles. Cette maladie entraîne la mort des globules rouges sains précocement, responsable d’une anémie à cellules falciformes), et peut bloquer la circulation sanguine, provoquant des douleurs (crise drépanocytaire). En période de pluie, les complications chez les personnes atteintes de la drépanocytose sont légions et critiques. Nadia Houndjo, médecin généraliste , donne ici quelques conseils à suivre pour réduire les risques de complication en cette période redoutée par les drépanocytaires.

En période de fraîcheur et de pluie, les drépanocytaires sont exposés aux crises. Selon Nadia Houndji, docteur en médecine les complications possibles de la drépanocytose en saison pluvieuse sont nombreuses. On note : » la recrudescence des crises douloureuses qui varient en fonction de la saison, parce que le froid est un facteur favorisant les crises. Il y a le paludisme compliqué par une anémie, parce que pendant la saison pluvieuse, il y a beaucoup plus de moustiques, il y a des infections respiratoires aiguës, les rhumes, la grippe, les pneumonies. »

La gestion des symptômes et la prévention des complications chez les drépanocytaires en temps de pluie et de fraîcheur est complexe.  » Déjà, il faut se protéger, s’habiller correctement, éviter de s’exposer à la pluie , dormir sous moustiquaire. Il faut prendre correctement les traitements adjuvants, comme la vitamine c et autres, boire assez d’eau et faire très attention aux symptômes. La meilleure solution quand les symptômes apparaissent est de voir le plus tôt possible, un agent de santé. »
« Dans la gestion des douleurs, il y a les analgésiques, l’hydratation avec de l’eau légèrement salée, car il arrive que les personnes atteintes de la drépanocytose manquent d’ions appelés sodium , les perfusions, les transfusions sanguines pour les complications aiguës, l’anémie, mais également il y a le traitement quotidien composé de vitamines c, de l’acide folique et parfois des antibiotiques.


Pour les complications sévères, il peut y avoir même des interventions chirurgicales , la greffe de moelle osseuse qui est un traitement curatif réservé aux formes les plus sévères pour lesquelles tous les autres traitements n’ont pas marché. Pour le faire, il faut la moelle osseuse d’un donneur qu’on transfuse au patient, pour amener son corps à fabriquer des globules rouges sains, mais il reste un traitement qui n’est pas accessible à tout le monde. Il y a également des molécules qui sont en cours d’études qui pourront forcer le corps du drépanocytaire à fabriquer des globules rouges qui ne sont pas déformés, qui n’ont pas la forme d’une faucille . Les traitements pour la drépanocytose sont multiples, mais il vaut mieux prévenir que guérir. Dans ce sens, Docteur Nadia Houndjo souligne que  » le meilleur traitement est la prévention. Normalement à six mois, tout enfant doit avoir déjà fait l’électrophorèse de l’hémoglobine. Plus tôt, la maladie est dépistée, la prise en charge doit être effective , pour éviter les complications majeures. »

La drépanocytose, ce mal qui décime!

Conceptia Dossou, la vingtaine est vendeuse en ligne. Proche de personnes atteintes de drépanocytose, elle a accepté de raconter son vécu. « Moi je suis AS, j’adore parler de la drépanocytose pour sensibiliser. J’avais 3 petites sœurs derrière moi et un petit garçon. Mes petites sœurs sont SS, SS et SC. Et le garçon est AS comme moi. Mes sœurs sont décédées parce qu’on était totalement ruinés. À partir du mois de juin en septembre ( période de fraîcheur et de pluie),on ne dort pas. . Ma dernière sœur, je me rappelle toujours c’était en 2016, quand la crise a commencée. Ces yeux devenaient blancs , le corps et tout, elle ne respirait presque plus. Elle devenait pâle, elle disait avoir mal dans les os. Je me souviens , un jour elle a même proposé que je lui mette des briques sur ses jambes, parce qu’elle en pouvait plus.
On dépense, on dépense. Elle faisait des transfusions sanguines à chaque crise .Le jour où elle est partie définitivement, ils ont demandé une transfusion. La poche de sang n’était pas encore arrivée, quand elle a rendue l’âme. »

Un témoignage poignant qui relate le quotidien des personnes atteintes de drépanocytose et de leurs proches. Pas une journée où la douleur ne dicte sa loi. La drépanocytose est un mal pernicieux qu’il vaut mieux prévenir que guérir. Il est donc impérieux et nécessaire de faire les tests d’électrophorèse avant de s’engager afin d’éviter de faire des enfants malades.

Huguette Hontongnon

By Jupiter

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