La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) annonce une nouvelle ère pour les créateurs de contenus et les influenceurs au Bénin. L’institution entend encadrer l’activité des influenceurs numériques, jusque-là peu régulée, en imposant des règles déontologiques et juridiques. L’objectif est de moraliser les pratiques en ligne, protéger le public et assainir l’espace numérique.

Invité le dimanche 6 juillet 2025 sur l’émission « L’Entretien Grand Format » de Bip Radio, le Secrétaire général de l’institution, François Awoudo, s’est exprimé sur la nécessité de repenser la régulation des plateformes telles que TikTok ou Facebook.

Il a rappelé que tout canal permettant de toucher une large audience entre dans la définition d’un média. « Reprenez les tests, vous comprendrez : tout outil servant à transmettre un message à une masse de personnes est un média », a-t-il déclaré.

Selon la HAAC, un cadre réglementaire adapté aux nouvelles réalités des réseaux sociaux est en cours de préparation. Il s’agira de définir le statut d’influenceur, d’en fixer les droits et devoirs, mais aussi de préciser les limites légales en matière de communication numérique.

Bien que le texte officiel ne soit pas encore publié, plusieurs axes sont déjà évoqués:

  1. Identification et transparence des contenus sponsorisés

Les influenceurs devront signaler explicitement les contenus sponsorisé , comme l’exige déjà le Code du numérique béninois (Loi n°2017-20). Cette règle vise à protéger les consommateurs contre la publicité dissimulée, notamment dans les domaines sensibles comme la santé, les cosmétiques ou la finance.

  1. Responsabilité du discours en ligne

La HAAC souhaite rendre les influenceurs légalement responsables de leurs propos. Partager une fausse information, inciter à la haine ou diffuser des contenus trompeurs pourrait désormais entraîner des sanctions conformément aux dispositions du Code de l’information et de la communication.

  1. Instauration d’une charte déontologique

Une charte spécifique des bonnes pratiques est en préparation. Elle visera à encadrer le langage, le respect de la vie privée, la publicité éthique et l’usage de contenus sensibles. Humour, clashs et critiques devront respecter un certain cadre moral et légal.

  1. Des sanctions prévues en cas de dérapage

Des mécanismes de mise en demeure, de suspension temporaire ou définitive de publication sont envisagés. La HAAC pourra aussi saisir les plateformes sociales pour faire retirer certains contenus ou restreindre un compte contrevenant.

Pourquoi maintenant ?

Cette initiative intervient dans un contexte régional de plus grande surveillance du numérique. Des pays comme la Côte d’Ivoire et le Cameroun ont déjà adopté des textes pour réguler les influenceurs, face à la montée des arnaques, des contenus illicites et des désinformations virales.

Le Bénin, à son tour, semble vouloir professionnaliser l’écosystème et préparer les jeunes créateurs à un métier reconnu et structuré.

Aoulath Osseni

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