Officiellement lancée le 07 juillet 2025, la plateforme Sedo+, née de la vision du cinéma africain audacieux et indépendant, cumule déjà 26 abonnés premium. Sèdo Tossou, artiste, producteur, créateur de la plateforme Sedo +, a accordé un interview à Jupiterinfo. Il retrace l’histoire de cette cette plateforme qui est un espace dédié aux artistes africains désireux d’exprimer leurs talents et livre un message d’espoir et de détermination pour les jeunes artistes du continent.
QJ: Présentez-vous s’il vous plaît.
ST: Je m’appelle Sèdo Tossou, je suis acteur et producteur. Je suis né et j’ai grandi en France mais mes racines sont béninoises. J’ai été formé dans le cinéma et le piano professionnel entre Paris et Hollywood et je mène une carrière internationale avec mes divers talents artistiques.

QJ: Comment est née la plateforme Sedo+ ?
ST: Sedo+ est née d’un constat : beaucoup d’artistes talentueux en Afrique ne trouvent pas de vitrines pour leurs œuvres. Pire encore, ils sont souvent absents des plateformes traditionnelles. Plutôt que d’attendre une place à la table, j’ai décidé de construire une maison entière : un studio, une plateforme, une communauté.
Sedo+ est à la fois un espace de diffusion, un incubateur de créations originales et un pont entre les continents.
QJ: Quelle est votre vision derrière cette plateforme ?
ST: Ma vision, c’est celle d’un cinéma audacieux, indépendant, accessible. Je veux que Sedo+ soit une alternative réelle aux géants du streaming mais avec nos voix, nos récits, nos urgences.
C’est aussi un outil de souveraineté culturelle : nous devons pouvoir produire, diffuser et valoriser nos images sans dépendre de l’extérieur.
Et enfin, c’est un geste politique. Car créer, pour moi, c’est résister.
QJ: Il paraît que Sedo+ est le rêve de toute une vie. Pouvez-vous nous raconter les difficultés rencontrées, les défis que vous aviez relevés afin que ce rêve devienne réalité ?
ST: Oui, c’est vrai. Sedo+ m’habite depuis l’enfance. Mais il a fallu du temps, de l’endurance, et beaucoup de courage.
Le premier défi, c’est le financement. J’ai tout autofinancé, sans aide, sans subvention. Ensuite, il a fallu convaincre des partenaires, bâtir une équipe, produire les premières séries, construire l’identité de la plateforme et rester fidèle à ma vision malgré la pression.
Mais chaque difficulté a renforcé ma détermination. Je ne voulais pas juste réussir dans le système. Je voulais le reprogrammer.

QJ: Cette plateforme aurait pour but principal d’aider les jeunes cinéastes et acteurs dans la publication de leurs travaux. Comment y accéder et comment l’utiliser ?
ST: L’accès est simple. Il suffit d’aller sur www.sedoplus.com, ou de télécharger l’application mobile.
Une fois connecté, on peut s’abonner à l’offre Premium pour accéder à toutes les créations originales, dont La Maison Tinwé, Handoriya, ou encore Alokan.
Mais au-delà du visionnage, Sedo+ est aussi une opportunité pour les artistes : on lance des appels à projets, des concours, des formations, et on produit directement de jeunes talents africains. C’est une plateforme faite pour eux.
QJ: Avez-vous un conseil à l’endroit des jeunes cinéastes, acteurs… pour faire briller le Bénin à l’international grâce au septième art ?
ST: Oui. Mon conseil : ne vous excusez pas d’être vous-mêmes.
Ne cherchez pas à copier, à plaire, à rentrer dans les cases. Soyez radicaux, soyez vrais, parlez votre langue, montrez votre rue, vos blessures, vos rêves. C’est comme ça qu’on crée du cinéma qui marque.
Et n’attendez pas d’être “validés” par l’étranger pour vous sentir légitimes.
Le Bénin a une voix. Il est temps de l’entendre.
Huguette Hontongnon