L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a rendu public son Rapport 2024 sur l’état des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés dans l’espace francophone. Ce document met en lumière à la fois des progrès notables et des menaces persistantes qui pèsent sur les institutions démocratiques.

Selon le rapport qui s’appuie sur la Déclaration de Bamako qui prévoit « une évaluation
permanente par l’OIF des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés dans
l’espace francophone, une instabilité constitutionnelle est notée dans plusieurs pays, marquée par des révisions fréquentes, parfois non consensuelles. Ces changements fragilisent l’État de droit et renforcent la méfiance des citoyens. Malgré cela, les juridictions constitutionnelles continuent de jouer un rôle essentiel, bien que souvent soumises à de fortes pressions politiques.

Les élections apaisées, un processus à sécuriser

Si l’élection demeure la norme reconnue pour l’accession au pouvoir, la fiabilité des scrutins reste un défi. L’OIF insiste sur la nécessité de fichiers électoraux crédibles, du financement public des partis politiques et de l’indépendance des organes de gestion électorale. Des réformes positives ont été observées, notamment au Bénin, au Sénégal et au Cambodge, mais l’abstention électorale inquiète dans de nombreux pays.

Participation citoyenne et liberté de la presse

La baisse de la participation électorale traduit une crise de confiance entre gouvernants et gouvernés. Pour y remédier, plusieurs États adoptent des politiques d’inclusivité, comme des quotas en faveur des femmes, des jeunes ou des minorités.
La liberté de la presse, quant à elle, demeure fragile. Face à la montée de la désinformation, l’OIF appelle à renforcer les régulations et à protéger les journalistes.

Droits humains et sécurité

Le rapport salue les progrès en matière de ratification des conventions internationales et le rôle croissant des Institutions nationales des droits de l’Homme (INDH). Mais les violations graves persistent, accentuées par les crises sécuritaires et l’impact du changement climatique, désormais identifié comme un facteur de tensions sociales et politiques.

Un appel à la vigilance collective

À l’approche du XIXe Sommet de la Francophonie, l’OIF plaide pour un multilatéralisme plus solidaire et inclusif. Elle réaffirme sa volonté d’accompagner les pays en crise afin de favoriser un retour à l’ordre constitutionnel et de consolider les acquis démocratiques. Dans cette perspective d’accompagnement et de mise en œuvre des engagements souscrits au Chapitre 4 de la Déclaration de Bamako, l’OIF a tenu à travers ce rapport, faire des recommandations identifiées dans les précédentes éditions en y adjoignant de nouvelles préconisations. Parmi les recommandations faites, on peut retenir :

  • Renforcer les capacités des institutions de la démocratie et de l’État de droit;
  • Poursuivre les actions d’accompagnement des États et gouvernements en matière d’élaboration et de révision des Constitutions;
  • Renforcer les actions de prévention afin d’éviter les ruptures des ordres constitutionnels;
  • Promouvoir la coopération et les bonnes pratiques;
  • Améliorer l’inclusivité et la représentativité du processus électoral;
  • Appuyer la société civile;
  • Fiabiliser les fichiers électoraux;
  • Renforcer les capacités des structures électorales;
  • Favoriser l’indépendance des institutions judiciaires;
  • Renforcer la liberté d’expression et de la presse;
  • Poursuivre les efforts déployés en vue d’une protection générale et sectorielle toujours plus renforcée des droits de l’Homme;
  • Poursuivre l’accompagnement et le renforcement des capacités des institutions nationales des droits de l’Homme etc

La Rédaction

By Jupiter

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