Le Bénin vient de franchir une étape majeure dans le renforcement de son système sécuritaire et judiciaire. Le mardi 30 septembre 2025, la Direction générale de la Police républicaine a abrité la cérémonie officielle de mise en exploitation du fichier automatisé des empreintes biométriques (AFIS), couplée avec l’inauguration des locaux rénovés du service de la Police Technique et Scientifique. La rencontre, riche en couleurs, a été présidée par le ministre de la Justice, Yvon Détchénou, et son homologue de l’Intérieur, Alassane Séidou.
Selon les informations publiées par la Police Républicaine sur sa page Facebook, le Bénin dispose désormais d’un Système automatisé d’identification par empreinte digitale et palmaires (AFIS en Anglais). L’AFIS (Automated Fingerprint Identification System) permet d’identifier rapidement des suspects à partir de traces digitales et palmaires relevées sur les scènes de crime. Concrètement, il offre aux enquêteurs la possibilité de lier des affaires entre elles, d’élucider des enquêtes et de disculper des innocents grâce à des preuves matérielles incontestables.

Pour le directeur général de la Police républicaine, le Contrôleur général Brice Allowanou, la mise en œuvre de cet outil s’inscrit dans le cadre du programme Système d’information policière d’Afrique de l’Ouest (SIPAO). « Depuis plus de dix ans, des acteurs se sont mobilisés pour aboutir à cette plateforme qui permettra désormais un échange automatisé d’informations policières entre les services chargés de l’application de la loi des 17 pays membres », a-t-il rappelé.
Une avancée technologique soutenue par l’Union Européenne et la CEDEAO
Financé par l’Union européenne, ce système est aussi salué par les partenaires techniques et institutionnels. Le représentant résident de la CEDEAO au Bénin, Amadou Diongue, a insisté sur le rôle de l’AFIS dans la crédibilité des enquêtes et la restauration de la confiance des citoyens envers les institutions judiciaires et policières. Même son de cloche du côté de l’Union européenne. « Incriminer des individus sur la base de preuves tangibles telles que les empreintes digitales est un élément essentiel du processus pénal », a déclaré Faure Remy, représentant de la délégation de l’UE. Il voit dans l’AFIS une première étape vers l’intégration de nouvelles technologies biométriques comme l’ADN ou la reconnaissance faciale.
D’après le garde des Sceaux, Yvon Détchénou, ce dispositif n’est pas une innovation isolée. Il s’inscrit dans une logique de continuité du Programme d’actions du gouvernement visant à renforcer l’efficacité de la chaîne pénale, notamment à travers le rattachement de la police judiciaire à l’autorité judiciaire. Avec ce nouvel outil, le Bénin se dote d’un système capable non seulement de renforcer la prévention et la répression de la criminalité, mais aussi de garantir des procès plus équitables en apportant des preuves scientifiques irréfutables.
La Rédaction