Moins de douze heures après la nomination de son gouvernement, et seulement 27 jours après sa propre nomination à Matignon, Sébastien Lecornu a présenté sa démission à Emmanuel Macron ce lundi 6 octobre 2025. Devant la presse, le désormais ex-chef du gouvernement a livré les raisons d’une décision aussi inattendue que brutale.

Trois raisons principales expliquent son départ. Il s’agit du non-usage de l’article 49-3, jugé comme un geste fort mais ignoré ; la posture des formations qui se comportent « comme si elles avaient une majorité absolue » ; et les tensions internes au sein du « socle commun » miné par des « appétits partisans ». « On ne peut pas être ministre quand les conditions ne sont pas remplies », a-t-il déclaré dans la cour de Matignon, en rappelant les efforts fournis ces dernières semaines pour bâtir une équipe et tracer un chemin politique.

Mais ce chemin, a-t-il reconnu, a été stoppé net par l’attitude des formations politiques. « Les formations politiques ont fait mine de ne pas voir la rupture profonde que représentait le fait de ne pas se servir de l’article 49-3 », a-t-il regretté. Selon Lecornu, elles se sont comportées « comme si elles avaient toutes une majorité absolue à l’Assemblée ». Une manière de dénoncer leur incapacité à rechercher le compromis et à organiser le débat. Le Premier ministre démissionnaire a lancé un appel pressant : « changer d’esprit » pour redonner sens à la vie parlementaire.

Il dénonce des tensions internes au sein du « socle commun ». « La composition du gouvernement au sein du socle commun n’a pas été fluide et a donné lieu au réveil de certains appétits partisans », a-t-il déploré, avant d’inviter les responsables politiques à plus d’humilité et de désintéressement.

Fiacre Awadji

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