Six ans après son premier rapport controversé, la commission EAT-Lancet relance le débat sur les régimes alimentaires durables. Dans une nouvelle étude publiée le 03 octobre, les chercheurs réaffirment l’urgence de transformer les systèmes alimentaires mondiaux et recommandent une consommation très limitée de viande rouge : à peine 15 grammes par jour.
D’après les informations rapportées Agence Ecofin et selon l’équipe scientifique, adopter ce « régime de santé planétaire » permettrait de sauver jusqu’à 15 millions de vies chaque année et de réduire de 27 % la mortalité liée à l’alimentation. Ce modèle, principalement à base de plantes, prévoit aussi 250 g de produits laitiers et 30 g de viandes blanches par jour, tout en restreignant sucres, graisses saturées et sel. Les auteurs estiment que la transition coûterait entre 200 et 500 milliards $ par an, mais générerait jusqu’à 5000 milliards $ de bénéfices pour la santé et l’environnement.

Cependant, le débat reste vif. Plusieurs experts dénoncent une approche trop uniforme qui ne tient pas compte des inégalités régionales. En Afrique, où la consommation de viande plafonne à 15 kg par an contre plus de 100 kg aux États-Unis, réduire encore les apports carnés pourrait accentuer les carences nutritionnelles et détourner l’attention des vrais enjeux : l’accès à une alimentation suffisante et équilibrée.
Fiacre Awadji