Si la Cour constitutionnelle arrivait à rendre une décision privant le parti Les démocrates d’un parrainage, cela voudra dire que la présidentielle sera ouverte à la mouvance et les FCBE. Schéma de 2021 !
Et si pour les législatives, la mouvance parvenait à se tirer d’affaires avec le jumelage des partis ( au nom d’un accord de gouvernance), le Bénin se retrouvera à nouveau dans le piège d’une Assemblée à couleur unique. Schéma de 2019.
Ainsi, l’histoire marche t-elle à reculons pour revenir en force dans un pays où la politique sérieusement rivalise avec la démocratie ?
Et l’heure a sonné pour qu’on se pose les vraies questions. 1- Veut-on répéter le triste spectacle de présidentielle restreinte comme en 2021 où de potentiels candidats ont abandonné la course pour défaut de parrainage afin que le scrutin soit un match à deux (02) ? Veut-on renouer avec le monstrueux scénario de parlement mono colore comme en 2019 ?
C’est vraiment avec un grand déshonneur que le Bénin qui a été pendant longtemps respecté pour la qualité de la gouvernance démocratique soit tombé si bas jusqu’à finalement se retrouver à deux (02) reprises dans la gadoue des crises électorales comme ce fut le cas en 2019 et en 2021. Pire, ne pas tirer leçon des erreurs du passé pour mieux se ressaisir relève d’une fatale immaturité .
Alors, lorsque la législation politique satisfait surtout des intérêts circonstanciels d’un groupe, l’on sème et l’on entretient les germes d’une frustration explosive d’un peuple pourtant pacifique. En effet, il revient aux politiciens de faire preuve d’une sagesse en vue garantir un déroulement pacifique des divers votes. Car, il y a vraiment des raisons de plaider pour la paix.
Hélas ! Les prémices juridiques des élections générales font craindre une rechute d’un mal non conjuré ( la tension ou la rivalité politique ) mais juste calmé (e) à l’aide des actions télévisuelles de promesses de non violence. Mais au-delà des engagements de bonne conduite pris face aux caméras et devant des leaders en quête d’influence à vendre ou à monnayer, tout se passe comme si le problème n’a pas été résolu à partir de la racine qu’est la loi. N’avez-vous pas vu qu’après les incidents de Savè et environs, des autochtones de ces localités ont promis la tempérance pour les fois à venir. C’est très bon. Mais, la parole suffit-elle pour maintenir la paix dans un État ?
Le parrainage ayant servi de mesure éliminatoire ou discriminatoire est toujours en vigueur et continue de défrayer la chronique sous une autre forme. C’est vrai qu’il n’est plus question d’un défaut de parrains mais d’une polémique autour d’une invalidation.
S’agissant des législatives, ce n’est plus le certificat de conformité ou la situation de doublon de candidatures qui conduira vers une Assemblée pro gouvernementale. Mais, le taux de 20% de suffrages valablement exprimés ( par circonscription électorale) apparaît comme une condition supplémentaire susceptible d’asphyxier une opposition qui fait cavalier seul ! Toutefois , les chances de l’opposition restent entières au regard de l’adhésion populaire à la cause de la reconquête des valeurs à l’origine des fêtes électorales du passé…
Pour les besoins de la préservation de la paix sociale, il urge de rappeler aux politiciens qu’un pays est une maison commune et non un quartier général sous contrôle d’un lobby en puissance. Donc, que nul ne commette l’erreur de croire en l’efficacité permanente de la force .
Médice AGBEHOUNKO alias DAH ZOGBA / Journaliste de formation – Diplômé en presse écrite. Chroniqueur du peuple. Mardi 21 octobre 2025. .