Ce dimanche 7 décembre 2025, une série de frappes menées par des groupes paramilitaires a visé une école maternelle, un hôpital et des civils venus porter secours au Soudan . Plusieurs dizaines de personnes, dont de nombreux enfants, ont perdu la vie à cause des tirs.
Le Soudan a été une nouvelle fois frappé par l’horreur. Ce dimanche 7 décembre 2025, trois frappes de drones ont touché successivement une école maternelle, puis un hôpital, avant de viser des secouristes tentant d’aider les enfants blessés, a indiqué Essam Al-Din Al-Sayed, chef de l’unité administrative de Kalogi, dans le sud du pays.Selon ce responsable local, l’attaque est attribuée aux Forces de soutien rapide (FSR) et à leurs alliés du Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord, engagés dans une guerre contre l’armée soudanaise depuis avril 2023.
Un bilan lourd et difficile à confirmer
Les chiffres divergent encore, tant l’accès à la région est compliqué.L’Unicef a confirmé la mort d’au moins 10 enfants, âgés de 5 à 7 ans.Le ministère des affaires étrangères soudanais, proche de l’armée, parle de 79 morts, dont 43 enfants.Les organisations humanitaires peinent à vérifier ces informations en raison de l’insécurité persistante au Kordofan, théâtre d’intenses combats.
« Tuer des enfants dans leur école est une violation horrible des droits de l’enfant », a dénoncé Sheldon Yett, représentant de l’Unicef au Soudan, appelant les belligérants à cesser les attaques et à ouvrir l’accès humanitaire.
L’Union africaine condamne “des atrocités répétées”
Dans un communiqué publié sur X, le président de l’Union africaine, Mahamoud Ali Youssouf, s’est dit « consterné » par la multiplication d’attaques visant les civils.Il condamne « avec la plus grande fermeté » les frappes de Kalogi, qui auraient fait plus de 100 victimes, dont « des dizaines de femmes et d’enfants ».L’UA appelle à un cessez-le-feu immédiat, dénonce les bombardements continus, les attaques de drones et la destruction d’hôpitaux et d’écoles, et réclame un accès humanitaire « sans entrave ».
Une avancée inquiétante des paramilitaires
Après la prise d’El-Fasher fin octobre, dernier bastion de l’armée dans l’ouest du Soudan, les FSR poursuivent leur progression vers l’est, dans la région pétrolière du Kordofan.Selon l’ONU, plus de 40 000 personnes ont fui la zone en un mois.Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a averti jeudi 4 décembre, d’un risque de « nouvelle vague d’atrocités », évoquant des cas de représailles, enlèvements, violences sexuelles et recrutements forcés, y compris d’enfants.
Le Soudan plongé dans une crise humanitaire sans précédent
Depuis le début de la guerre entre l’armée et les FSR en avril 2023 :
-des dizaines de milliers de personnes ont été tuées,
-12 millions ont été déplacées,
-le pays traverse ce que l’ONU qualifie de pire crise humanitaire au monde.
Huguette Hontongnon
